Impossible de trouver plus cabotin et farceur que Georges Clooney devant un parterre de journalistes. Le célèbre acteur n'a pas fait mentir sa réputation, hier après-midi, à l'occasion de la première de deux conférences de presse qu'il tient en fin de semaine à Toronto, pour la sortie prochaine de deux films qui marqueront la saison automnale.

D'abord, The Men Who Stare at Goats, une comédie un tantinet absurde sur fond de guerre, où il partage la vedette avec Ewan McGregor, Jeff Bridges et Kevin Spacey; ensuite, le très réussi Up in the Air, une comédie dramatique signée Jason Reitman, où il campe un spécialiste en licenciements plongé en pleine crise existentielle.

Le George était en forme hier après-midi. Une farce n'attendait pas l'autre. Pour l'occasion, il était flanqué de Bridges et McGregor, ainsi que du réalisateur Grant Heslov, son collaborateur au scénario sur Good Night, and Good Luck, et du scénariste Peter Straughan, qui est allé chercher son inspiration dans un livre de Jon Ronson pour fabriquer cette histoire abracadabrante, mi-vérité mi-fiction, de soldats américains entraînés par un gourou militaire pour développer des pouvoirs paranormaux. Dont celui de faire trépasser une chèvre seulement par la puissance du regard, d'où le titre original...

«La grosse affaire pour ce film, ce sont les chèvres...» lance d'entrée de jeu Clooney, avec son ironie habituelle. «Il y a un énorme marché pour les chèvres. Pour les chèvres et les hommes...»

Le syndrome de l'idiot

À l'image de son personnage dans Burn After Reading, des frères Coen, où il jouait le rôle d'un idiot sympathique, Clooney offre un personnage dont on ne sait trop s'il a toute sa tête. «Ah! Le syndrome de l'idiot... Je l'ai joué aussi dans O Brother, Where Art Thou?. À l'époque, j'étais le gars le plus intelligent sur le plateau... Ici, on ne sait trop comme prendre mon personnage, on ne sait trop qui il est vraiment. Mais ç'a été un vrai plaisir de jouer un personnage aussi drôle et amusant.»

Dans The Men Who Stare at Goats, les soldats sont entraînés à devenir des «guerriers Jedi». Drôle d'ironie alors que Clooney donnait la réplique à Ewan McGregor, celui-là même qui a incarné Obi-Wan Kenobi dans les trois derniers épisodes de Star Wars. «Ce qu'on a pu rire avec ces répliques sur le plateau. Tu es le Jedi? Je le suis. Holy shit! On a un tas de crap (bloopers) là-dessus...»

Les questions, fort nombreuses, à l'endroit de Clooney, ont évidemment débordé sur sa vie privée. Bien entendu, presse à potins oblige, une allusion à un éventuel mariage, «dès ce soir», histoire de passer au plus vite à une autre question.

Comme au Festival de Venise, sa blessure à la main droite a retenu l'attention. «Pour dire la vérité, c'est en écrasant mon poing dans la figure d'Ewan (McGregor) que je me suis blessé... Sérieusement, je me suis fermé la porte d'auto sur la main. J'en ai encore pour deux semaines à porter un bandage. Ce n'est pas quelque chose dont je suis fier. J'ai honte...»

À une journaliste au décolleté plongeant, désireuse de savoir quel pouvoir paranormal il aimerait avoir en ce moment et à quel moment il s'en servirait, Clooney a déridé l'assistance en répondant de but en blanc : «Je m'en servirais MAINTENANT! Wow! Félicitations...»

Plus clown que Clooney, tu meurs...