Même si Pierre Falardeau a parfois fait monter la pression de plusieurs politiciens souverainistes et fédéralistes avec certains commentaires incisifs, la classe politique avait beaucoup de compliments à formuler sur lui.

La chef du Parti québécois (PQ), Pauline Marois, estime que le mouvement souverainiste vient de subir une «très grosse perte». Elle avance que l'oeuvre cinématographique du polémiste a permis d'éveiller les consciences d'une génération de Québécois. «Elvis Gratton, c'est une véritable caricature de nous-mêmes.»

Mme Marois avance que malgré certains propos extrémistes, le point de vue de Pierre Falardeau sur la souveraineté était pertinent afin de faire progresser la cause. «J'ai toujours été contre toute forme de violence et je n'ai jamais hésité à dénoncer certains de ses propos. Mais pour faire avancer la cause souverainiste, il faudrait peut-être souhaiter avoir quelques autres personnes comme Pierre Falardeau. Peut-être pas des dizaines, mais il en faudrait d'autres.»

Mme  Marois a confirmé que le PQ allait rendre hommage à Pierre Falardeau. Le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, a réagi à la mort du cinéaste par voie de communiqué. «Bien que je ne partageais pas toutes les opinions qu'il exprimait, M. Falardeau a toujours eu sincèrement à coeur la cause de la souveraineté et il s'est appliqué toute sa vie à faire la promotion de cette cause, à sa façon. Je ne peux que saluer un tel engagement.»

Une perte importante

L'ex-premier ministre Bernard Landry estime que la perte de M. Falardeau est importante au chapitre de la création et de la culture. M.  Landry reconnaît que les prises de position radicales et sa façon de s'exprimer étaient parfois choquantes. «Dans ses écarts, il a sûrement choqué bien des gens, mais il a aussi provoqué des réflexions.»

Même s'il ne partageait pas les mêmes opinions politiques, le premier ministre Jean Charest a aussi pris le temps de commenter la mort de M. Falardeau lors du conseil général de son parti.

«M. Falardeau, on le sait, c'est un pamphlétaire. C'est un homme qui avait le goût de la polémique, qui avait des opinions très fortes et qui, souvent, trouvait une formule-choc pour les exprimer. Par contre, son oeuvre artistique est substantielle.»

Avec la collaboration de Marie-Josée Nantel et La Presse Canadienne