Le cinéaste franco-polonais Roman Polanski, 76 ans, a «refusé la demande d'extradition dont il est l'objet de la part des États-Unis» après son arrestation en Suisse pour une affaire de moeurs vieille de 30 ans, a indiqué lundi son avocat maître Hervé Temime, dans un communiqué.

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Recherché par la justice américaine après une procédure ouverte en 1977 pour des «relations sexuelles illégales» avec une adolescente de 13 ans, l'auteur du film Le pianiste, Oscar du meilleur réalisateur en 2002, pourrait dans les 40 jours, être extradé vers les États-Unis.

«Compte tenu des circonstances extravagantes de son arrestation, son avocat suisse sollicitera sans délai sa remise en liberté, éventuellement sous conditions», précise l'avocat de Roman Polanski.

«Ses défenseurs soutiendront ultérieurement l'illégalité de la demande d'extradition dont il est l'objet», ajoute la même source.

Le réalisateur franco-polonais a passé deux nuits en prison, après avoir été arrêté samedi soir à sa descente d'avion à Zurich, où il devait recevoir un prix pour l'ensemble de son oeuvre au Festival du film de la ville.

À son arrivée à l'aéroport, il s'est vu notifier «un mandat d'arrêt international émanant des autorités judiciaires américaines», indique encore son avocat.

Lundi, le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, a annoncé avoir écrit avec son homologue polonais à la secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, pour demander la libération du cinéaste.

Alors qu'une pétition signée par plus de 70 personnalités du cinéma mondial circulait lundi, le cinéaste «tient à remercier chaleureusement tous ceux dont il sait qu'ils lui ont manifesté son soutien depuis son arrestation», conclut Me Temime dans son communiqué.