Le cinéaste franco-polonais Roman Polanski, arrêté samedi à son arrivée à Zurich, est détenu dans une cellule «rudimentaire» et reçoit 5 francs suisses d'argent de poche par jour, selon des témoignages recueillis par la presse suisse.

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«Nous l'avons rencontré en toute liberté hors de sa cellule», a raconté Marek Wieruszewski, consul de l'ambassade de Pologne à Berne, cité par le quotidien suisse Le Matin.

«Il nous a fait savoir qu'il ne manquait de rien et qu'il était très bien traité. Cela ne signifie pas pour autant qu'il est heureux de son sort», a-t-il poursuivi.

Selon le journal lausannois, le réalisateur, âgé de 76 ans, dispose d'une cellule «rudimentaire, composée d'une table, d'un lit, d'une armoire murale, d'un lavabo, de toilettes et d'un poste de télévision».

Le nom de la prison demeure pour l'heure inconnu. Des sources proches du dossier ont indiqué que M. Polanski serait détenu dans une des neuf prisons du canton du Zurich, mais que sur demande du cinéaste son lieu de détention ne devait pas être révélé.

Le personnel pénitentiaire lui a remis des survêtements et lui donne 5 francs suisses d'argent de poche par jour, a précisé le quotidien.

Son petit-déjeuner, apporté en cellule, est composé de café, de pain, de beurre et de confiture, tandis que le déjeuner est servi au réfectoire. Le soir, les détenus reçoivent un dîner composé de pain et de fromage.

Roman Polanski a droit à une promenade d'une heure par jour dans la cour. Il a accès «sporadiquement» à un téléphone fixe et sa femme, l'actrice Emmanuelle Seigner, ne peut le rencontrer qu'une heure par semaine, selon le consul.

Roman Polanski, arrêté samedi à sa descente d'avion à Zurich sur mandat américain alors qu'il se rendait au Festival du film de la ville, avait refusé lundi par l'intermédiaire de son avocat une extradition vers les États-Unis par une procédure simplifiée.

Ses avocats ont déposé mardi une demande de mise en liberté, que le Tribunal pénal fédéral de Bellinzone est en train d'examiner.

La justice américaine lui reproche des «relations sexuelles illégales» en 1977 avec une mineure de 13 ans.