Une centaine de personnes ont fait la queue vendredi après-midi devant l'église Saint-Pierre-Apôtre, à Montréal, pour rendre hommage à Pierre Falardeau.

Quelques instants après l'ouverture des portes, à 14h30, plusieurs dizaines d'autres personnes sont arrivées pour se recueillir devant le cercueil du cinéaste, décédé le 25 septembre des suites d'un cancer du rein métastatique.

Une poignée de personnes avaient préféré planter des affiches devant l'église avant de pénétrer à l'intérieur.

Parmi elles, le président du groupe La Libération, Victor Charbonneau.

Aidé par quelques collègues, M. Charbonneau a installé des affiches où figuraient notamment les noms de Camille Laurin, Pierre Bourgault, Gaston Miron et de Marcel Pépin. Puis, une autre où l'on pouvait lire: «Ce sont des patriotes qui font naître un pays pour le peuple qu'ils représentent».

«Pierre Falardeau (était) un homme de courage, a lancé M. Charbonneau. Il n'y a jamais personne qui l'a mis à genoux, il a toujours été convaincu de la cause qu'il défendait, et il l'a défendue jusqu'à ce qu'il nous quitte.»

M. Charbonneau, qui organise des vigiles devant l'ancienne prison du Pied-du-Courant en l'honneur des Patriotes - immeuble qui abrite aujourd'hui les bureaux montréalais de la Société des alcools du Québec -, a dit avoir rencontré le cinéaste lors de l'un de ces événements.

Il a en outre expliqué qu'il voulait poursuivre le combat des Patriotes, comme l'avait fait Pierre Falardeau.

Mais la plupart des autres personnes qui se sont déplacées vendredi n'avaient pas personnellement connu le polémiste. Et la grande majorité d'entre elles ont affirmé s'être rendues à l'hommage public pour souligner le courage et le patriotisme de M. Falardeau.

«Je tenais à venir, parce que c'est quelqu'un qui a marqué l'histoire du Québec avec son patriotisme, quelqu'un de très civilisé et qui n'avait pas peur de dire ce qu'il pensait», a affirmé Bruno Poitras.

D'autres ont plutôt préféré souligner les films produits par le cinéaste. Parmi les titres les plus fréquemment cités par les visiteurs figuraient 15 février 1839 et Octobre.

À l'intérieur de l'église, des photographies du polémiste avaient été accrochées ça et là. La première d'entre elles montrait Pierre Falardeau alors qu'il n'était qu'un enfant.

Sur le cercueil du défunt, fermé, se trouvait un petit écriteau sur lequel était écrit: «Rien n'est plus précieux que la liberté et l'indépendance».

Puis, tout près, se tenaient la conjointe de M. Falardeau, Manon Leriche, et les enfants du cinéaste, recevant les condoléances des visiteurs et les remerciant de s'être déplacés.

Les funérailles de Pierre Falardeau auront lieu samedi en l'église Saint-Jean-Baptiste, à Montréal.