Donner vie à sept monstres poilus tirés d'un livre pour enfants, faire en sorte qu'ils aient l'air vrais, doux et effrayants à la fois, c'est le défi colossal que se sont donné les artisans de Where the Wild Things Are.

Le problème, c'était d'avoir des monstres dynamiques, poursuit le directeur photo Lance Acord, qui a lui aussi travaillé sur les précédents films de Jonze. On voulait que nos créatures soient très réalistes, qu'elle bougent avec la lenteur des grizzlis, mais soient capables de la même fougue que ces ours quand ils passent à l'attaque.»

L'équipe savait ce qu'elle voulait, mais peinait à trouver une façon de «construire» ces monstres de près de 3 mètres de haut. À partir des dessins et des maquettes de Sonny Gerasimowicz, qui a su traduire l'esprit des superbes illustrations de Maurice Sendak, la production s'est tournée vers la Jim Henson Company, créatrice des célèbres Muppets, pour concevoir d'immenses marionnettes aux visages robotisés, de telle sorte que les monstres puissent exprimer des émotions. Huit mois plus tard, l'équipe a pris possession de ses monstres. «Mais les têtes mécaniques étaient si lourdes, qu'il a fallu changer de plan, se souvient Sonny Gerasimowicz, le concepteur des monstres qui s'est par ailleurs glissé dans le costume d'Alexander pendant le tournage. Les acteurs qui devaient animer les marionnettes n'auraient jamais pu porter ces têtes-là sur leurs épaules.»

Sur le plateau, les acteurs qui ont donné un corps aux monstres ont finalement dû se contenter d'un visage placide, immobile, qui a ensuite été animé, image par image, grâce à des logiciels d'effets spéciaux.

Or, avant même de tourner, pour être certain d'obtenir des expressions plausibles, Spike Jonze a demandé aux acteurs qui ont donné leur voix aux monstres de leur donner aussi une âme. Pas question, donc, d'enregistrer les voix en studio comme c'est le cas pour tous les films d'animation. Catherine O'Hara, Lauren Ambrose, James Gandolfini, Forest Whitaker, Chris Cooper, Paul Dano et Michael Berry, fils ont donc travaillé en petits groupes sur scène, avec des accessoires et sous l'oeil d'une panoplie de caméras plantées là pour saisir le moindre rictus, le moindre froncement de sourcil, afin de guider les concepteurs d'effets spéciaux.

«Ça a été formidable de voir comment nos grosses marionnettes ont pris vie grâce à la voix des acteurs, raconte Spike Jonze. Ce qu'ils ont fait pour créer les rôles a ensuite été enrichi des mouvements des acteurs dans les costumes, puis du travail des animateurs sur les visages. Voilà les trois contributions distinctes qui nous ont permis de mettre au monde chacun de nos monstres.»

Quelques Maxichiffres

1963

Année de publication de Where the Wild Things Are de Maurice Sednak.

400

Nombre de personnes qui ont travaillé sur le film.

101

Nombre d'habit de loup de Max confectionnés pour le tournage: des propres, des sales, d'autres pour les cascadeurs, etc.

8

Il a fallu huit mois pour créer les marionnettes des Maximonstres à partir des dessins de Maurice Sednak.

7

Nombre d'années consacrées par Spike Jonze à son adaptation de Where the Wild Things Are pour le cinéma.