Habitués des plateaux et appréciés internationalement, l'actrice américaine Robin Wright Penn et son collègue canadien Jim Carrey affirment pourtant vivre leur métier d'acteur comme «une divine insatisfaction» et «une superbe torture».

«C'est une divine insatisfaction, je ne vois pas comment le décrire autrement», a déclaré Jim Carrey à la presse lors de la présentation à Los Angeles de A Christmas Carol, qui sort vendredi en Amérique du Nord.

Pour Robin Wright Penn, 43 ans, (Forrest Gump, She's So Lovely), qui partage l'affiche de A Christmas Carol avec Jim Carrey, Gary Oldman et Colin Firth, être face à la caméra est «une superbe torture».

«On n'est jamais satisfait», dit-elle. «Je crois que c'est pour ça que je continue à faire des films. Comme je n'ai jamais atteint mon objectif et que je ne l'atteindrai jamais, je passe mon temps à recommencer, c'est comme une source d'inspiration», affirme l'actrice, que l'on verra le 11 décembre en France dans The Private Lives of Pipa Lee de Rebecca Miller.

C'est cette insécurité permanente qui fait qu'il est «extrêmement important de se fier au capitaine» - en l'occurrence, Robert Zemeckis, qui a signé l'adaptation en 3D du célèbre conte de de Noël de Charles Dickens.

C'est ce qui donne «la foi, l'amour du travail», l'envie de se «plonger dans les scènes», assure-t-il, tout en considérant que pour lui, «jouer est toujours gênant. Ce n'est jamais confortable, je suis toujours insatisfait».

Dans ce film d'animation qui utilise la technique de la «performance capture» - les mouvements réels des acteurs, traités par ordinateur, sont transposés dans les personnages animés -, Jim Carrey interprète le personnage d'Ebenezer Scrooge, un vieillard radin et acariâtre recevant la visite des esprits de Noël, venus lui révéler son avenir.

Et se prête à nouveau, après Grinch de Ron Howard (2000), à un film de Noël, lui qui confesse «détester Noël, un moment difficile à passer».

«Je suis le seul et unique à Hollywood (à détester Noël), ça doit être pour ça qu'il m'engagent toujours pour ces choses-là», s'amuse-t-il.

L'acteur affirme qu'en découvrant le film achevé, il a été surpris par la ressemblance entre son personnage et son propre père.

«C'était vraiment très impressionnant ! Ma famille va avoir une crise cardiaque quand elle va voir à quel point (Scrooge) ressemble à mon père», dit-il, tout en précisant se référer au Scrooge dans sa version heureuse et optimiste plutôt qu'au sinistre vieillard.

«En tout cas, j'ai pu voir comment je serai quand je serai vieux. Un long nez, un menton proéminent et un visage couvert de rides. C'est hallucinant», a-t-il ajouté, avec cet air de ne jamais pouvoir dire deux phrases sérieuses à la suite.