Aux États-Unis, les théories prévoyant un cataclysme en 2012 sont nombreuses. Dans la version hollywoodienne, 2012 n’est rien de moins que la fin du monde « tel que nous le connaissons ». Dans le genre catastrophe, pensez tsunamis géants, tremblements de terre faisant basculer des États entiers dans l’océan. Une fin du monde orchestrée par Roland Emmerich (évidemment !).

La dernière fois qu’il a détruit la Maison-Blanche, Roland Emmerich avait opté pour un faisceau dangereux lancé d’une soucoupe volante. « Je ne pouvais pas détruire la Maison-Blanche encore une fois ; j’ai donc décidé de le faire d’une autre façon », explique l’inventif réalisateur d’origine allemande, à qui l’on doit Independence Day.

2012 débute donc comme toute bonne fable hollywoodienne. Un matin tranquille, le monde s’éveille sans soupçonner sa très proche et très douloureuse fin. Tout le monde, ou presque : quelques années plus tôt, en 2009, un jeune scientifique découvre en Inde que les choses vont mal tourner. Il avertit la Maison-Blanche, mais en 2012, date présumée de la fin du monde, le grand public ignore tout de l’atroce vérité qui l’attend.

« 2012 est une date qui cristallise beaucoup de théories. Nous avons choisi la plus destructive d’entres elles », s’amuse Roland Emmerich. Pourtant, si 2012 alimente de nombreux livres et discussions sur l’internet, le « pourquoi du comment » est ici rapidement évacué pour se concentrer sur la catastrophe elle-même.

« Les explications du début suffisent à créer une croyance. Dans Jurassic Park, par exemple, il semble impossible de créer des dinosaures avec un fossile de moustique, et pourtant, on y croit », dit-il.

En Californie, Jackson Curtis (John Cusack) emmène ses deux enfants pour un week-end de nature dans le Wyoming. Rapidement, il rencontre des représentants éminents du gouvernement. Un animateur de radio clandestine le met en garde : la fin du monde est là et seuls les riches et célèbres pourront s’échapper sur des engins géants mis au point par les grandes puissances du monde (parmi lesquelles la Chine).

Sceptique, Jackson Curtis comprend très vite que la théorie n’est pas farfelue : de retour à Los Angeles , il réunit ex-femme, nouveau mari et enfants alors que le monde s’écroule. Leur but, embarquer à tout prix à bord de l’un des engins géants. Tout naturellement, « le film célèbre la vie, la survie, et les choses les plus importantes que nous avons », estime Roland Emmerich.

«C’est un film qui interroge vraiment chacun d’entre nous sur nos valeurs fondamentales. L’avantage de ce genre de film, c’est qu’ils vous font réaliser les choses importantes sans pour autant passer par une vraie tragédie. Ici, il n’y a plus de division entre les Américains, les Russes ou les Chinois», croit John Cusack.

Malgré cet aspect humain, le film enchaîne les scènes de fuite, course et envol sur fond de tremblement de terre, d’écroulement de monuments emblématiques (à Las Vegas et Los Angeles) et d’églises : parmi elles, la basilique Saint-Pierre de Rome, qui s’effondre directement sur la tête de ses fidèles. « Le message, c’est de ne jamais prier devant une grande église », pouffe Roland Emmerich.

Malgré l’emballement de catastrophes, le film se recentre finalement sur le mariage raté et les espoirs de réconciliation entre Jackson et son ex-femme, Kate (Amanda Peet). « Dans les tragédies, les gens tendent toujours à retrouver une grande humanité », croit la comédienne. « Les effets spéciaux, cela ne sert à rien sans de bons personnages », estime John Cusack.

Roland Emmerich croit, quant à lui, que la bonne réussite d’un film tient à 80 % à son casting. « Je suis content d’avoir pu renforcer les personnages : le film marche vraiment bien », se félicite-t-il.

Roland Emmerich croit avoir trouvé la formule pour faire des films qui plaisent. « Quand vous racontez des histoires sur les humains, il faut réussir à faire rire, pleurer, ou effrayer les gens. »

Les frais de ce voyage ont été payés par Sony Pictures.

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Box office des films apocalyptiques les plus célèbres :

Independance Day - $497 350 500 (1996)*
Armageddon – 280 596 829,34$ (1998)
I Am Legend – 267 417 909, 43 (2007)
War of the Worlds – 267 417 909,43$ (2005)
The Day After Tomorrow – 215 872 363,64$ (2004)
Deep Impact – 196 229 135,61$ (1998)

* Source : https://boxofficemojo.com. Chiffres exprimés en dollars américains, valeur 2009.