Allez, courage, autant le savoir: la fin du monde est pour le 21 décembre 2012. Encore trois années à en profiter, et ensuite, bye bye la vie.

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C'est ce que prédisaient les Mayas, dont le calendrier s'arrête à cette date-là. Pour savoir comment cela va se passer dans trois ans, un mois et quelques jours, le mode d'emploi s'appelle tout simplement 2012, et prend l'affiche vendredi sur les écrans.

Adrian Helmseley (Chiwetel Ejiofor, encore peu connu du grand public), scientifique au service de la Maison-Blanche, est appelé par un collègue pour venir constater un phénomène inquiétant au fond de mines de cuivre en Inde. Les plus grosses éruptions solaires jamais observées ont envoyé des neutrinos qui, pour la première fois, créent une réaction chimique. Pour faire simple, ils réchauffent le centre de la Terre en agissant comme un micro-ondes. L'écorce de notre bonne vieille planète ne va pas résister longtemps. On est en 2009.

La Maison-Blanche est informée et, l'année suivante, en 2010, ce sont les dirigeants du G8 qui sont mis dans la confidence, dans le secret le plus complet. Le monde tel que nous le vivons va bientôt disparaître.

En 2011, on essaie de mettre en lieu sûr quelques parcelles du patrimoine de l'humanité, La Joconde est remplacée au Louvre par une copie et transférée dans un coffre suisse. Toujours dans le plus grand secret. Dans le même temps, dans des usines enfouies dans le sous-sol chinois, on construit un barrage qui n'en est pas vraiment un.

Le temps s'accélère, on est en 2012. Le processus de désintégration de la croûte terrestre est plus rapide que prévu, les experts sont dépassés. En plusieurs endroits du monde, et en Californie notamment, des fissures, mini-séismes et phénomènes inhabituels commencent à apparaître. Mais il y a toujours ceux qui savent, et ceux qui ignorent ce qui est en train de se passer.

Parmi ceux qui vont passer, inopinément, de la deuxième à la première catégorie, l'écrivain Jackson Curtis (John Cusack), père divorcé de deux enfants de 12 et 13 ans, chauffeur occasionnel d'un milliardaire russe installé aux États-Unis, auteur (ça tombe bien) d'un roman de science-fiction intitulé Adieu à l'Atlantide, va tenter de s'en sortir. Lui et ses enfants.

Mais, sur des milliards d'humains peuplant la planète, il n'y a que quelques milliers de places à prendre dans le grand plan secret de sauvetage, Arche de Noé des temps modernes, que les gouvernements tentent - en vain? - de mettre en place. Le 21 décembre 2012 approche si vite...

Roland Emmerich, cinéaste allemand installé à Hollywood, est devenu un spécialiste des films catastrophes à grand déploiement, comme Godzilla, Independance Day ou The Day After. Avec 2012, il se surpasse et renouvelle le genre. Independance Day? De la rigolade. The Day After? Une plaisanterie. Armageddon? Une farce.

Avec 2012, on entre dans une autre dimension du film apocalyptique à effets spéciaux. On croyait avoir tout vu, eh bien non, il reste encore des scènes qu'on découvre pour la première fois au cinéma, comme ce petit avion de tourisme qui parvient in extremis à s'arracher de l'écorce terrestre se dérobant sous ses deux petites roues, avant de zig-zaguer entre les pans de montagne ou les immeubles s'effondrant de toutes parts.

Comme dans un yogourt aux fruits, il y a de vrais morceaux de destins individuels dans le film: famille, instinct de survie, humanisme et goût du beau geste et du beau sentiment avant de mourir. La palme revient bien sûr au président des États-Unis: comme dans 24, il est noir (Danny Glover) mais le film était en tournage bien avant l'élection de Barack Obama, et sa grandeur d'âme tire des larmes aux yeux. «Nous sommes une famille qui plonge dans les ténèbres», dit-il avec dignité.

Qui s'en sortira, à la fin du film? Le jeune scientifique, l'écrivain et ses deux enfants, son ex-femme et son nouveau compagnon, l'odieux milliardaire russe, sa jeune maîtresse blonde platine et son petit chien, des princes saoudiens à la fortune sans limite, un modeste ouvrier chinois et sa famille, les dirigeants de la planète ou de simples Terriens, vous, moi, personne? «Nous sommes tous enfants de cette Terre», dit la grand-mère chinoise, dans sa grande sagesse. Courage, plus que trois ans, un mois et quelques jours...