«L'Italie est un pays qui dévore ses enfants», a estimé le producteur et scénariste américain Francis Ford Coppola, actuellement en Italie pour le Festival du film de Turin, dans une entrevue parue jeudi dans le quotidien La Stampa.

«J'aime l'Italie mais elle me rend triste. Parce que c'est un pays où les parents dévorent leurs enfants, ne leur laissant rien, et les jeunes doivent partir pour trouver des opportunités», a déploré le réalisateur, dont les quatre grand-parents étaient italiens et qui a dit se sentir «italien à cent pour cent». 

«Pour avoir un avenir, il faut que tes parents t'épaulent. Mais les pères italiens, au contraire, sont comme ceux de mes films. Ils veulent garder tout pour eux-mêmes, l'argent, les filles, être au centre de l'attention. Ils sont même capables de voler la fiancée au fils, comme dans Tetro (le dernier film du réalisateur)», a-t-il ajouté. 

Interrogé sur le film Gomorra, tiré du best-seller éponyme du journaliste Roberto Saviano qui dépeint la mafia napolitaine, le réalisateur a avoué que le film ne lui a pas plu. «Il est effrayant de voir Naples représentée avec autant de réalisme», a dit M. Coppola.

«La vraie mafia ne m'intéresse pas. Pour moi (la trilogie Le Parrain) était juste un prétexte pour raconter des histoires», a-t-il ajouté. 

Francis Ford Coppola a reçu mercredi le Grand prix spécial du Festival du film de Turin pour la contribution de sa société de production Zoetrope au renouvellement de l'industrie cinématographique américaine.