Pedro Almodovar a réussi à faire passer au grand écran, avec grâce et humour, certains des sujets les plus délicats qui soient, du sexe à la drogue, en passant par la prostitution, la pédophilie et le viol.

Le maître du cinéma espagnol conserve malgré tout une certaine modestie. Le réalisateur affirme en effet qu'il existe un sujet qui «lui donne des frissons dans le dos»: le sadomasochisme.

Il affirme avoir déjà essayé d'intégrer ce sujet dans un de ses films, mais qu'il a finalement reculé et supprimé le personnage en question du scénario. «Dès que j'ai commencé ma recherche j'ai trouvé cela si horrible que j'ai fait disparaître le personnage du film, a-t-il confié. C'est comme avoir une phobie!»

Lors d'une récente entrevue à Manhattan, où son dernier film, Étreintes brisées, a clôturé le Festival du film de New York, Almodovar a indiqué qu'il était très satisfait de sa dernière oeuvre, qui met en vedette Penélope Cruz et qui doit prendre l'affiche en décembre.

Le long métrage, un mélange de film noir, de drame et de comédie, suit l'histoire de Lena (Penélope Cruz), une actrice aimée d'un scénariste, Harry Caine (Lluis Homar), et désirée par un homme d'affaires puissant obsédée par elle, Ernesto Martel (Jose Luis Gomez). L'histoire traite de la mort, de jalousie, d'abus de pouvoir, de trahison et de culpabilité.

Il s'agit du 17e long métrage du réalisateur, qui admet qu'il n'a pas été satisfait de tous ses films. Almodovar affirme qu'il ne regarde plus ses films lorsqu'ils sont terminés, à moins de tomber dessus par hasard à la télévision ou parce qu'il doit donner une conférence à leur sujet.

Enfin, le cinéaste espagnol, qui a gagné l'Oscar du meilleur scénario pour Parle avec elle, attribue son succès au fait que ses films sont «très divertissants».