Voilà déjà quatre ans que le nom de D-Box Technologies revient cycliquement dans l'actualité technologique, sans pour autant provoquer de tremblement de terre.

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D'abord destinée à de fortunés amateurs de cinéma maison, l'invention de l'entreprise longueuilloise a peu à peu fait son chemin dans un créneau très pointu. Les fauteuils D-Box, qui émulent les mouvements et les vibrations de films ou de jeux vidéo, restent toutefois largement inconnus du grand public québécois, et même des maniaques de nouvelles technologies. 

Heureusement pour D-Box, l'arrivée de la fin du monde (en version cinématographique) change la donne: depuis la mi-novembre, en grande première québécoise, le cinéma de Beloeil projette le film catastrophe 2012 dans une salle spéciale équipée de 26 sièges immersifs D-Box. Ces fauteuils, qui étaient déjà présente dans 8 salles de cinéma aux Etats-Unis ainsi que dans une salle torontoise, font ainsi leur percée en sol québécois. 

À l'invitation de l'entreprise, Technaute a pu vivre «l'expérience» D-Box sur grand écran. Nos premières impressions sont plutôt favorables. Lors des scènes d'action de 2012, les secousses et les mouvements reproduits par le fauteuil (celui-ci vibre à différentes fréquences et s'incline dans tous les sens, selon la programmation faite au préalable par les techniciens de D-Box) apportent une impression d'immersion supplémentaire. Quand la limousine en fuite saute une crevasse géante, c'est le corps tout entier qui encaisse le choc. 

L'impression d'immersion est indéniable, mais on sent parfois que les programmeurs de mouvements de D-Box ont eu un élan d'enthousiasme démesuré pour certaines scènes. Le mouvement est parfois tellement intense qu'on ne pense plus qu'au siège sur lequel on est assis, et on oublie de s'abandonner à l'histoire qui se déroule sur le grand écran. L'effet immersif du siège D-Box surprend pourtant encore plus lors de scènes moins intenses en mouvements, comme par exemple lorsqu'un bateau ou un avion tangue légèrement au milieu d'un simple dialogue entre deux personnages.

Il reste maintenant à voir si le grand public acceptera de payer un supplément de 7 $ pour se faire secouer comme un pommier pendant une heure et demi. Pour les films d'action comme 2012, il n'y a pas de toute qu'il y'a un marché. Pour le reste du répertoire cinématographique, rien n'est moins sûr. Mais chose certaine, ce n'est pas le modèle d'affaires de D-Box qui effarouchera Hollywood.

La compagnie longueuilloise programme elle-même toutes les scènes, image par image, à ses propres frais. Le signal de vibration et de mouvement est transmis sur un des 16 canaux audio du système Dolby, qu'on trouve dans presque toutes les salles de cinéma d'Amérique, et ne nécessite donc aucune dépense en équipement supplémentaire pour les studios (contrairement au cinéma 3D, par exemple, pour lequel les studios doivent utiliser de coûteux systèmes de caméras multiples).

Les seuls à prendre le risque sont donc D-Box et les cinémas qui font l'acquisition des sièges immersifs. Pendant ce temps, les studios, eux, se contentent de récolter les redevances. 

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Où essayer D-Box : Cinéma Beloeil
Prix : 7 $ de plus qu'une présentation normale