Roman Polanski, assigné à résidence dans son chalet de Gstaad, est «confiant», selon Bernard-Henri Lévy, qui lui a rendu visite il y a une dizaine de jours. Dans un entretien accordé au journal suisse «Le Matin Dimanche», l'intellectuel français ajoute que le cinéaste franco-polonais de 76 ans a été ôôfrappé par la gentillesse des fonctionnaires suisses».

Bernard-Henri Lévy, qui a publié vendredi dans l'hebdomadaire français «Le Point», une chronique intitulée «24 heures dans la vie de Roman Polanski», explique au «Matin Dimanche», avoir trouvé face à lui «un roc».

Roman Polanski travaille à distance au montage de son prochain film The Ghost qui devrait faire partie de la sélection officielle du Festival de Berlin, en février prochain.

Dans le chalet de l'Oberland bernois, «le téléphone n'arrête pas de sonner, les messages de soutien affluent, en particulier d'amis suisses», rapporte Bernard-Henri Lévy. Durant sa détention à Winterthour, le cinéaste «a été frappé par l'extraordinaire embarras, et donc la gentillesse, des fonctionnaires suisses, du haut en bas de l'échelle, auxquels il a eu affaire», souligne-t-il. «Ces gens ont fait leur métier» mais ils semblaient «presque aussi navrés que lui par la situation dans laquelle il se trouvait».

Bernard-Henri Lévy fustige encore le «déchaînement» autour de Roman Polanski, «incompréhensible et honteux». «Dans des pays comme la Suisse ou la France où vous pouvez assassiner votre voisin et voir votre crime prescrit au bout de 15 ou 20 ans», il est «honteux» et absurde de «mettre un homme en prison pour un détournement de mineure commis il y a 32 ans».

L'Office fédéral de la justice devrait se prononcer en janvier sur la demande d'extradition de Roman Polanski transmise par les États-Unis.

Le réalisateur avait été arrêté le 26 septembre dernier à l'aéroport de Zurich alors qu'il venait recevoir un prix. Il a passé plus de deux mois en détention avant d'être remis en liberté sous caution et assigné à résidence à Gstaad.

La justice américaine avait lancé un mandat d'arrêt international contre Roman Polanski après sa fuite en Europe en 1978. Ce dernier n'avait pas attendu la fin de son procès à Los Angeles où il avait reconnu avoir eu des relations sexuelles avec une adolescente de 13 ans en 1977.