La décision d'accorder l'étiquette art et essai à Noël à Beverly Hills, un film sorti pour les fêtes et taxé de vulgarité, fait polémique en Italie, même si l'acteur principal du film, Christian De Sica, a soutenu lundi que ce genre de film «aidait le cinéma italien tout entier».

«C'est l'Italie d'aujourd'hui qui est un pays vulgaire. Je n'invente rien, j'interprète des personnages authentiques», s'est défendu De Sica dans un entretien au quotidien Il Corriere della Sera publié lundi.

«Dans ce film, il y a quelques gros mots inutiles, j'en dirai moins» à l'avenir, a toutefois concédé le fils du réalisateur et acteur Vittorio De Sica (L'or de Naples, Le voleur de bicyclettes).

Noël à Beverly Hills, sorti le 18 décembre, est en tête du box-office en Italie avec 14 millions d'euros de recettes.

Il raconte les retrouvailles improbables à Los Angeles, 17 ans après les faits, de Cristina (Sabrina Ferilli) avec Carlo (Christian De Sica), qui l'avait abandonnée enceinte et vit aujourd'hui en faisant le gigolo. Mis face à ses responsabilités de père, Carlo se lance dans une suite d'aventures qui donnent lieu à des gags et rebondissements.

L'éditorialiste du Corriere della Sera, Ernesto Galli della Loggia, avait accusé jeudi le film de se résumer à un «concentré de vulgarités parsemé de gros mots, une sorte de longue inscription obscène comme celles qu'on trouve sur les murs des toilettes d'une gare».

«Le fait qu'un film semblable a obtenu l'étiquette «film d'intérêt culturel et national» et en conséquence les avantages économiques afférents en dit long», avait-il déploré.

L'étiquette d'intérêt culturel et national permet d'obtenir un crédit d'impôt sur les recettes à réinvestir dans d'autres productions de ce type.

«Les films à succès n'ont pas besoin de financements publics», a reconnu Christian de Sica, au contraire Noël à Beverly Hills «soutient le cinéma italien tout entier».

L'acteur a profité de l'occasion pour lancer une pique aux films d'art et d'essai: «À part un ou deux chefs-d'oeuvre, le reste des films d'art et d'essai fait peu de recettes, personne ne va voir les oeuvres des réalisateurs et acteurs encensés par la critique», a-t-il affirmé.

Noël à Beverly Hills est le dernier épisode de la saga du «cinepanettone», une comédie à l'italienne qui tous les ans depuis 1983 sort au moment des fêtes.