Si l'actrice Halle Berry, son conjoint le mannequin montréalais Gabriel Aubry et leur fille n'ont pas eu à attendre comme tout le monde à l'aéroport Montréal-Trudeau pour franchir la douane, lundi dernier, c'est qu'un policier a accepté de les escorter, à la demande de Gabriel Aubry.

Mais le policier n'aurait pas dû être aussi généreux... «Il y a une initiative personnelle qui a été faite de bonne foi, mais on n'appuie pas ça, a indiqué à La Presse l'inspecteur Jimmy Cacchione, chef de l'unité aéroportuaire du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Le policier a cru bon de leur faciliter le chemin car le conjoint l'a demandé. Il était en retard.»

Halle Berry, Gabriel Aubry et leur petite fille Nahla ont été escortés jusqu'à la douane alors que c'était la cohue dans l'aéroport en raison des nouvelles mesures de sécurité. Repris notamment par le populaire site internet américain Drudge Report, l'incident révélé dans nos pages a fait grand bruit aujourd'hui.

Selon Jimmy Cacchione, Gabriel Aubry a demandé au policier - d'expérience - que sa famille soit accompagnée en soulignant que sa femme est Halle Berry. L'agent a ensuite reconnu l'actrice oscarisée et a accepté la demande de son conjoint. Mais c'était une bévue de sa part. «Ça arrive seulement dans des circonstances exceptionnelles, explique M. Cacchione. Ça ne se justifiait pas par des attroupements, par exemple.»

Les 36 agents de l'unité aéroportuaire ont tous été sensibilisés afin que la situation ne se répète pas, a souligné le chef d'unité aéroportuaire du SPVM. «Les policiers n'ont pas à jouer le rôle d'escorte.» Quant au policier en cause, «il a bien compris que ce n'était pas adéquat».

Mariève Paradis, journaliste indépendante et chroniqueuse à MSN.ca, était dans le même vol d'Air Canada que la famille Berry-Aubry. Elle est arrivée plus de trois heures avant le décollage, mais elle a failli rater son avion pour Los Angeles.

«J'attendais en file avec les autres voyageurs, et j'ai vu cette femme avec de grandes lunettes fumées, escortée par un policier en uniforme. Ils ont passé à la droite de tout le monde. Ils n'ont pas attendu une minute», a-t-elle raconté à La Presse avant-hier.

Les compagnies aériennes peuvent escorter des passagers et les faire passer devant une file, mais c'est un employé qui s'en charge et non un policier. «Mme Berry avait un billet de classe affaires. Tous les passagers de la classe affaires ont des lignes prioritaires à l'enregistrement, à la porte d'embarcation et aux contrôles de points de fouille, a expliqué la porte-parole d'Air Canada, Isabelle Arthur. Mais c'est un employé d'Air Canada qui accompagne le passager et non un policier.»

Une compagnie privée, SAVM (Services d'accueil aux visiteurs de marque) est aussi mandatée par l'aéroport Montréal-Trudeau pour offrir un service VIP. «Nous avons surtout une clientèle de diplomates et de représentants gouvernementaux», a expliqué le président Jacques Lalumière.

Quelques célébrités ont eu recours au service de SAVM, mais «la demande est très limitée». Et encore là, des raisons de sécurité doivent être en cause pour qu'il y ait escorte policière.