Pierre Raymond ne le cache pas: le succès monstre d'Avatar le renverse! «Ce qui me jette par terre, c'est qu'un même réalisateur a désormais dans sa filmographie les deux plus gros succès du cinéma mondial!» constate le patron de la boîte québécoise Hybride Technologies, qui a contribué au succès du film de James Cameron.

Pour Pierre Raymond, le succès d'Avatar est plus impressionnant que celui de l'autre blockbuster de Cameron, Titanic.

«Même si on ne peut comparer un million d'aujourd'hui avec un million de l'époque de Titanic et que les 3 $ supplémentaires pour les lunettes 3D gonflent un peu les recettes, Avatar est présenté dans moins de salles que Titanic à l'époque, à cause de la 3D justement, et il doit subir la concurrence du web qui n'existait pas pour Titanic.

«En plus, Titanic est resté deux mois et demi en tête du box-office tandis qu'Avatar est en train de le doubler en très peu de temps. Je n'aurais jamais parié là-dessus. Je ne pensais pas que c'était possible de faire un film qui s'adresse aux 7 à 77 ans comme Titanic

Quelque 70 employés de la boîte d'effets spéciaux 3D de Piedmont ont travaillé sur Avatar. «Weta Digital nous a lancé ce qu'on appelle dans notre milieu un appel 911, raconte Pierre Raymond. Les effets spéciaux du film ont été faits sur une période de quatre ans et, à la fin, Weta a dû déléguer pour peaufiner et améliorer les scènes sur Pandora. Ils n'avaient pas le temps de former des gens, ils ont cogné à notre porte parce qu'on avait fait des films en stéréoscopie 3D.

Mêler réel et virtuel

«C'est un très petit milieu, où tout le monde connaît tout le monde. On nous a demandé de tourner les scènes dans le centre de commandement où les humains se couchent dans les scanners pour entrer en contact avec leurs avatars. C'est un peu notre spécialité: mêler le virtuel et le réel d'une façon imperceptible.»

Pierre Raymond rêve que sa boîte participe au premier film de Tintin (Le secret de la Licorne), de Steven Spielberg et Peter Jackson, qui doit sortir en 2011.

«Ce n'est pas exclu, nous sommes toujours disponibles, mentionne-t-il. Weta, qui travaille sur Tintin, ne nous connaissait pas du tout avant Avatar et on a gagné nos galons. Les boîtes de production aiment beaucoup savoir à qui elles vont confier leur surplus de boulot. Weta ne pensait pas avoir besoin d'aide sur Avatar il y a deux ans, mais finalement nous y avons travaillé au cours des six derniers mois.»