Après deux représentations publiques et un premier week-end chargé en émotion à Sundance, l'équipe du film québécois Les 7 jours du talion dresse un bilan positif de cette première sélection en festival pour le réalisateur Podz.

Peu avant la première du film vendredi soir, Podz ne cachait pas son anxiété. Son premier long métrage allait être présenté pour la première fois en public, et pas à n'importe quel public: les cinévores du Festival du film de Sundance.

Traitant entièrement de vengeance, Les 7 jours du talion met en scène le supplice qu'un homme (Claude Legault) inflige à l'assassin-violeur de sa petite fille (Martin Dubreuil). «J'espère que vous aimerez: c'est sur la torture, la pédophilie, tout ça», plaisantait le réalisateur lors de la première du film.

Et ça marche: la brutalité du scénario de Patrick Senécal, alliée à la réalisation froide, directe, mais jamais voyeuse de Podz ont certes suscité des réactions de dégoût ou d'indignation parmi les spectateurs, mais ont surtout valu au film d'être favorablement salué par les membres de l'industrie présents à Park City.

«C'est un film que vous ne devez absolument pas rater», écrit le site Ain't It Cool News. De son côté, le site Cinematical qualifie la performance de Claude Legault de «phénoménale», le scénario de Senécal de «fantastique» et encourage ses lecteurs à voir le film.

«Le buzz continue: c'est couvert par la presse québécoise, mais le film a aussi une résonance sur la scène américaine», estime Nicole Robert, la productrice de GO Films. Un signe qui ne trompe pas: hier, l'équipe des 7 jours du talion rencontrait le quotidien spécialisé - et bible de l'industrie - Variety.

Le programme VOD

Déjà acheté aux États-Unis par IFC et offert en «Video On Demand» (VOD) depuis vendredi, Les 7 jours du talion a bénéficié aussi de l'attention portée à ce nouveau mode de distribution des films présentés à Sundance. «Le film a eu beaucoup de presse, car IFC a mis l'emphase sur son programme VOD», dit Anick Poirier, vice-présidente aux ventes internationales d'E1 Entertainment.

«Pour un réalisateur, Sundance est une super belle fenêtre: c'est cool que le film soit apprécié, mais tout le business autour du cinéma ici, ce ne sont pas les raisons pour lesquelles on fait du cinéma. Mais c'est comme ça qu'on peut faire des films», constate Podz.

L'expérience de Sundance pourrait en effet ouvrir de nouvelles portes au duo Podz - Nicole Robert. «En ce moment, je pense essayer de faire mes prochains projets avec Podz aux États-Unis: je sens qu'il y a ici une ouverture pour son talent», croit la productrice.

Les États-Unis ne sont pas le seul territoire à faire les yeux doux à 7 Days - le titre anglais du film: ses droits ont déjà été vendus au Mexique, en Amérique latine et à l'Indonésie et ce n'est pas fini, laisse entendre Anick Poirier, qui a aussi vendu Bon Cop, Bad Cop dans 87 territoires. La jeune carrière des 7 jours est pour l'instant bien partie. «Chaque film va avoir son propre succès à l'international, mais pour Les 7 jours du talion, vu sa nature, je suis très contente de la réponse», dit Amick Poirier.

D'autres films québécois

Podz n'est pas le seul Québécois à avoir fait le déplacement jusqu'à Park City: Paul Raphaël et Félix Lajeunesse présentent aussi leur court métrage Tungijuq à Sundance. Du côté de Slamdance, deux longs métrages québécois auront aussi leur première cette semaine: The Wild Hunt d'Alexandre Franchi et Snow and Ashes, de Charles-Olivier Michaud. Le festival du film de Sundance se poursuit jusqu'au 31 janvier.