Pour sa 60e édition, du 11 au 21 février, le Festival international de cinéma de Berlin veut jeter de nouveaux ponts entre l'Est et l'Ouest en réunissant Hollywood et l'Asie, ont annoncé lundi ses organisateurs.

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Alors que son édition anniversaire met à l'affiche une brochette de stars, la Berlinale va cette année plus que jamais tenter de dépasser les frontières - une tradition qui lui est chère - à travers près de 400 films, a indiqué le directeur du festival Dieter Kosslick.

«Nous allons ouvrir avec un beau film en provenance de Chine», a-t-il déclaré devant la presse, en référence à Tuan Yuan (Séparé ensemble), du réalisateur chinois Wang Quan'an, qui sera présenté en avant-première mondiale le 11 février.

Ce qui marquera le lancement des dix jours de compétition de la Berlinale, le deuxième festival mondial de cinéma après Cannes.

«Aujourd'hui, 20 ans après la réunification allemande, nous montrons une histoire de séparation personnelle qui découle d'une séparation collective, et (une histoire) de réunification».

Le drame historique Tuan Yuan raconte l'histoire d'un soldat forcé à fuir vers Taïwan, à l'approche des troupes de Mao, en 1949, et qui retrouve son amour de jeunesse plusieurs décennies plus tard.

La programmation principale présentera de nouvelles sorties provenant de 18 pays, dont un film du réalisateur américain Martin Scorsese et la dernière oeuvre du Franco-polonais Roman Polanski, actuellement assigné à résidence dans son chalet en Suisse dans l'attente d'une éventuelle extradition vers les États-Unis.

Son film, The Ghost Writer, met en scène Ewan McGregor et Pierce Brosnan, qui sont attendus à Berlin, de même que Leonardo DiCaprio, qui joue dans le nouveau thriller de Scorsese, Shutter Island, et la star masculine de Bollywood Shah Rukh Khan, à l'affiche dans My Name is Khan.

Côté français, Gérard Depardieu est attendu dans la capitale allemande pour la représentation en première mondiale de Mammouth du réalisateur Benoît Delépine aux côtés d'Isabelle Adjani.

Également très attendue est la projection d'une version longue restaurée de Metropolis, le chef d'oeuvre muet de Fritz Lang de 1927, qui comprend quelque 25 minutes de pellicule supplémentaires, retrouvées en 2008.

Le film sera projeté sur écran géant le 12 février à la porte de Brandebourg, symbole de la réunification allemande.

La Berlinale, lancée en 1951 à Berlin-Ouest, prend ses racines dans la période d'après-guerre et la Guerre froide, et a donc toujours eu une dimension politique, a souligné M. Kosslick.

Selon lui, «Berlin a toujours eu un rôle central, comme un symbole de culpabilité, pour des systèmes divisés, mais aussi pour un nouveau départ».

La solidarité envers Haïti après le séisme et la colère suscitée par la crise financière devraient dominer les débats cette année, a-t-il ajouté.

La programmation principale se clôturera le 20 février avec la projection du film Otouto (À propos de son frère), du maître japonais Yoji Yamada, âgé de 78 ans, à l'issue de la cérémonie de remise des prix. L'Ours d'Argent et l'Ours d'or seront décernés lors d'une cérémonie de gala par un jury présidé par le réalisateur allemand Werner Herzog, et qui comptera parmi ses membres l'actrice américaine Renée Zellweger, héroïne de Bridget Jones's Diary.