D’Autant en emporte le vent à Brokeback Mountain; de Mauvais sang à In the Mood for Love, on ne compte plus les histoires d’amour - forcément déchirantes - au cinéma. En cette veille de Saint-Valentin, en voici 13 qui ont marqué nos critiques. Dans une chanson qu’il avait écrite il y a longtemps en hommage à Serge Gainsbourg, le chanteur français Yves Simon avait déjà dit : «l’amour, l’amour, c’est ça qui désaxe. Comme dans un film de Carax.»

 

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Some Like it Hot, de Billy Wilder (1959)
« Nobody’s perfect, » La légende veut que Wilder ait conclu son film avec cette phrase devenue mythique, pour pardonner Marilyn Monroe son caractère difficile, pendant le tournage de Some Like it Hot. Mais ce point d’exclamation lancé par le millionnaire Osgood Fielding III est surtout fin exquise pour ce merveilleux film où Marilyn, Tony Curtis et Jack Lemmon sont en parfaite symbiose. «L’amour est aveugle et pardonne tout», semble dire Osgood, qui pardonne à Daphné (Jack Lemmon), l’objet de son désir, celle qu’il veut épouser, d’être en fait un mâle du nom de Jerry. Absurde, imprévisible et totalement irrationnel.
- Sylvie Saint-Jacques


Les bons débarras, de Francis Mankiewicz (1980)
«On sortirait ensemble. On passerait à cent mille à l’heure. Puis on aurait un accident… un gros. On perdrait beaucoup de sang. Ton sang se mélangerait avec le mien… dans l’asphalte. Puis il pousserait une fleur… dans l’asphalte… pas arrachable, pas cassable, pas écrapoutissable… T’aimerais pas ça, toi?». Les mots de Réjean Ducharme. Dans la bouche d’une fillette de 11 ans (Charlotte Laurier) éprouvant un amour excessif, toxique, pour sa mère (Marie Tifo). On meurt.
- Marc-André Lussier


Body Heat / La fièvre au corps, de Lawrence Kasdan (1981)

Un avocat. Une femme au charme vénéneux. Il tuera pour elle. Mais avant, dans un moment de tension sexuelle insoutenable, alors qu’elle l’invite du regard, l’homme n’aura d’autre choix que de s’emparer d’une chaise pour fracasser la fenêtre qui le sépare de sa mante religieuse. Dans cet hommage au film noir des années 40, les jeunes Kathleen Turner et William Hurt embrasent l’écran.
- Marc-André Lussier


Quand Harry retrouve Sally,
de Nora Ephron et Rob Reiner (1989)

Ma scène préférée de cette célèbre comédie romantique de Nora Ephron n’est pas celle que vous pensez. C’est quétaine à dire, mais je ne me lasse pas de cette scène où Billy Cristal court dans les rues de New York le soir du Nouvel an, pour enfin déclarer son amour à Meg Ryan. Et Sally de pleurer, en disant « I hate you Harry, and I love you… » Un classique des soirées en pyjamas.
- Sylvie Saint-Jacques


Everyone Says I Love you, de Woody Allen (1996)
Deux scènes avec une Natalie Portman adolescente, sont particulièrement mémorables, dans cette cométie romantique sortie en 1996. Dans la première portion du film, on retrouve une Natalie Portman mignonne comme tout et comique, qui se tortille dans tous les sens, espérant attirer l’ attention du jeune garçon sur qui elle a un gros béguin. Viendra ensuite la GROSSE PEINE D’AMOUR, qui la fait hurler toutes les larmes de son corps la chanson I’m through with love. Les premiers pas amoureux d'une jeune New-Yorkaise qui a la vie devant elle.
- Sylvie Saint-Jacques


Y tu Mama Tambien, de Alfonso Cuaron (2001)

Une trentenaire qui a besoin de se changer les idées (Ana Lopez Mercado) part en « road trip » à travers le Mexique, avec deux jeunes mecs (Diego Luna et Gael Garcia Bernal) qui se chamaillent pour gagner son attention. Leur aventure culmine sur une plage paradisiaque, où ils célèbrent leur amitié par une brosse à la tequila qui tourne en « trip à trois » sulfureux. Comment dit-on « cougar » en espagnol ?
- Sylvie Saint-Jacques


Mulholland Drive
, de David Lynch (2001)
Dans ce film, David Lynch met en scène un ébat pas seulement très physique entre Betty et Rita (Naomi Watts et Laura Harring) : un point de vue sensuel idéalisé sur la relation pour le moins mouvante qui unit les deux protagonistes de l’un des plus célèbres films de Lynch.
- Anabelle Nicoud


Le temps qui reste, de François Ozon (2005)
Un jeune homme (Melvil Poupaud) se sait condamné par la maladie à très brève échéance. Une amie de passage (Valéria Bruni Tedeschi) lui demande de lui faire un enfant, son mari étant stérile. Bien qu’homosexuel, le jeune homme accepte. Pour toutes sortes de raisons. Ne parvenant pas à atteindre le degré d’excitation requis au cours du rapport sexuel, il avance discrètement une suggestion à l’oreille de son amante d’un jour. Le mari se joint alors aux ébats. Pousser l’abnégation et la générosité jusqu’à ce point par amour quelqu’un, c’est très beau.
- Marc-André Lussier


Lady Chatterley, de Pascale Ferran (2006)
Dans un autre registre, Pascale Ferran a offert ici l’une des plus belles scènes amoureuses au cinéma français. L’épanchement, silencieux et naïf d’une aristocrate (Marina Hands) et de son jardinier (Jean-Lous Coull’och) culmine dans une scène joyeuse et enfantine sous la pluie. Sans pudeur, et sans voyeurisme non plus : un petit bijou de cinéma.
- Anabelle Nicoud


Les chansons d’amour, de Christophe Honoré (2007)
Les scènes d’amour sont nombreuses – et fondatrices- dans cet hommage aux Parapluies de Cherbourg (un film qui contient lui aussi son pesant d’émotion et de romantisme). De l’amour drôle à l’amour tragique en passant par les révélations physiques, mais sans négliger la poésie, le film me séduit inlassablement.
- Anabelle Nicoud


L’an dernier seulement

Pour ce retour en arrière-là, j’ai décidé de ne faire aller que ma mémoire à court terme – et elle ne… court (justement) que sur la dernière année. - Sonia Sarfati


Up, de Pete Docter (2009)
La scène d’amour qui m’a fait fondre – entre autres, en larmes : celle où le vieux monsieur de Up trouve le journal de sa bien-aimée, morte des années auparavant, et découvre que même s’ils n’étaient jamais partis au bout du monde, comme elle en rêvait, elle avait été comblée par la vie. Parce qu’il était là, lui. Près d’elle.
- Sonia Sarfati


(500) Days of Summer, de Marc Webb (2009)

La scène d’amour qui m’a fait mourir de rire – parce qu’elle en est une de désamour : celle où, dans (500) Days of Summer, le narrateur nous raconte – l’écran se divise alors en deux – comment « les choses auraient dû se passer » et comment « les choses se sont vraiment passées ». J’en ris encore simplement à l’écrire.
- Sonia Sarfati


Star Trek, de J.J. Abrams (2009)
La scène d’amour qui m’a jetée sur le dos (sans commentaire) - et que j’aime à mon corps défendant (toujours sans commentaire): celle qui, dans Star Trek, lève le voile (sinon les draps) sur la relation entre Mr. Spock et O’Hura. Je le sais, c’est pure hérésie. Mais ça répond peut-être à un vieux fantasme.
- Sonia Sarfati