Pour prendre la mesure de la popularité de Ségolène Roederer, il suffit de se présenter à la présentation annuelle de la programmation des Rendez-vous du cinéma québécois (RVCQ). À peine la directrice générale de la fête du cinéma québécois a-t-elle fini de dévoiler la teneur de la présentation 2010 que les journalistes, comme les professionnels du cinéma, se l'arrachent.

«Ségolène, c'est l'âme des Rendez-vous, résume Pierre Even, producteur et président des RVCQ depuis trois ans. Elle a chaque année de nouvelles idées et, avec elle, les Rendez-vous sont passés d'un événement rétrospectif à un incontournable : c'est vraiment l'âme des Rendez-vous.»

Glissant un bonjour ici, une bise là, Ségolène Roederer nous accompagne dans un coin tranquille de la Cinémathèque québécoise - un haut lieu des Rendez-vous - pour discuter de ses 10 ans à la tête d'un événement qu'elle a connu dès son arrivée au Québec, alors qu'elle évoluait dans le milieu en tant que vidéaste et cinéaste.

«C'était un événement rassembleur que j'aimais beaucoup», se souvient-elle, enthousiaste. Fondés il y a 28 ans, les Rendez-vous s'adressaient d'abord aux professionnels du cinéma, avant de se tourner vers le grand public - cinéastes, cinéphiles ou simples curieux.

«Ma vision a été de développer le côté professionnel autant que le côté grand public. On s'entend : ce n'est pas le Festival de jazz, mais on a vraiment popularisé l'événement», estime-t-elle.

Alliant dans sa programmation rétrospective et premières, documentaires et films de fiction, films pointus et films grand public, projections de cinéma et événements, les Rendez-vous ont constamment cherché à rajeunir leur public, mais aussi à l'élargir. Cette année, un premier rendez-vous est donné à l'extérieur, avec une journée de raquettes, jeux de plein air et même projection de La guerre des tuques... dehors!

«Le côté «rendez-vous» des Rendez-vous m'a toujours beaucoup inspirée, car ce n'est pas un festival, mais bien un rendez-vous, explique-t-elle. C'est à nous de trouver une façon pour que cette programmation vive. On plonge dans une année de cinéma et on en sort la substantifique moelle : c'est une façon différente de programmer.»

Créativité québécoise

Depuis 10 ans, Ségolène Roederer regarde évoluer le cinéma et les réalisateurs québécois, débutants ou vétérans. «Je suis flabbergastée par la créativité du cinéma québécois, confirme-t-elle. Cela fait 20 ans que je suis au Québec, et je suis vraiment impressionnée.»

Si l'avenir promet d'être créatif, les Rendez-vous, eux, pourraient épouser une autre forme que celle qu'on leur connaît depuis près de 30 ans. Pierre Even comme Ségolène Roederer n'ont pas fait de mystère, cette semaine, de leur désir d'associer les Rendez-vous à une autre manifestation montréalaise. «Sur le plan du cinéma québécois, on est à l'ère du rassemblement», dit Ségolène Roederer.

Quant à elle, la directrice des Rendez-vous voit l'avenir ouvert. «Il faut avoir des envies et rester ouvert pour continuer. Mais je sais que personne n'est irremplaçable et que, si quelqu'un a plus la flamme que moi, alors tant mieux. Ce n'est pas moi qui ai créé les Rendez-vous : je le défends bec et ongles, c'est un mandat hyper précieux, mais ce n'est pas moi qui les ai créés», explique Ségolène Roederer.

Les Rendez-vous du cinéma québécois ont lieu du 17 au 27 février à Montréal. Toute la programmation : www.rvcq.com

En primeur

Longs métrages présentés en primeur aux Rendez-vous du cinéma québécois

Fiction

Le divan du monde de Dominic Desjardins

Family Silver de Bernard Lafontaine

Looking for Anne de Takako Miyahira

Les ombres électriques de Charles Barabé

Documentaires

L'amour au pays des orignaux d'Harold Arsenault

Ma Jeanne d'Arc de Dany Marie Chiasson

Mes soeurs musulmanes de Francine Pelletier

Les porteurs d'espoir de Fernand Dansereau

Première année de Carole Laganière

Ter de Pascale Ferland, Thomy Laporte, Guillaume Lévesque et Karina Soucy