À trois jours de la présentation des Oscars, Monique Prudhomme ne tient plus en place. Pour la première fois, elle ne regardera pas la cérémonie à la télévision, mais sera bien assise dans la salle, espérant mettre la main sur la précieuse statuette. La costumière québécoise est en nomination dans la catégorie des meilleurs costumes pour le film L'imaginarium du docteur Parnassus.

Quand elle a su que son nom figurait sur la liste des nominations, Monique Prudhomme a d'abord éclaté de joie. Puis, son profil de designer l'a vite rattrapée, et elle s'est mise à dessiner une robe pour l'occasion. «À l'inverse de mes personnages, je ne voulais pas être costumée. Je voulais une robe qui me ressemble et dans laquelle je serai confortable. Je me suis donc inspirée du style New Look de Dior et j'ai opté pour une soie bleu nuit», dit-elle en entrevue téléphonique à partir de Los Angeles, quelques jours avant la cérémonie.

Costumes éclatés

Contrairement aux autres films en lice dans cette catégorie, les costumes de L'imaginarium du docteur Parnassus, une coproduction franco-canado-britannique, ne sont pas liés à une époque précise, ni à un style en particulier. La chef costumière d'origine québécoise s'est donc directement inspirée du scénario pour créer ses habits et pour dénicher des accessoires fantaisistes servant à mieux cerner les personnages. «Les seules limites étaient d'ordre technique, soutient-elle. Au cinéma, il faut tenir compte des éclairages, de la direction artistique et, bien sûr, des acteurs.»

À partir des images collectées par le réalisateur Terry Gilliam, l'équipe des costumes dirigée par Mme Prudhomme est partie à la recherche de pièces illustrant le caractère immortel du personnage principal, soit le Dr Parnassus. «Comme il vivait dans les recoins perdus de Londres, je l'imaginais souffrir du froid et de l'humidité. Je l'ai donc vêtu de plusieurs couches de vêtements disparates. L'acteur Christopher Plummer pouvait ainsi les enlever ou les remettre selon l'action des scènes et cela l'aidait aussi à créer ce personnage grognon et fatigué par la vie.»

Installée à Vancouver

Costumière de profession, cette Québécoise installée à Vancouver depuis 25 ans a participé à plusieurs longs métrages. On pourra d'ailleurs apercevoir sa dernière réalisation dans le film pour enfants Diary of a Wimpy Kid, qui prendra l'affiche prochainement.