Comme chaque année, c'est le branle-bas de combat dans la cité des Anges. Hollywood, la capitale du cinéma américain, bruissait vendredi des derniers préparatifs de son grand rendez-vous annuel, la cérémonie des Oscars, dimanche soir, et toute la ribambelle de fêtes qui l'accompagnent.

Le tapis rouge a été déroulé devant le Kodak Theatre, recouvert d'une bâche en plastique, au cas où. À l'intérieur, les répétitions battent leur plein, autour d'Alec Baldwin et Steve Martin, les animateurs de la soirée - qui, accessoirement, sur grand écran, se disputent la belle Meryl Streep, une fois de plus finaliste pour la statuette de la meilleure actrice.

Et dehors, l'embouteillage bat son plein, alors que touristes et chasseurs d'autographes se bousculent aux portes de «l'usine à rêves» pour grappiller quelques miettes des préparatifs en cours. En voici quelques-unes, en vrac.

Tapis rouge, robe verte

C'est là qu'est, en général, le vrai suspense qui compte, presque plus que de savoir qui décroche quelle statuette: qui va porter quoi? La plupart des participantes à la cérémonie ont choisi leur robe depuis des semaines et en gardent jalousement le secret jusqu'au dernier moment.

Mais pas l'épouse de James Cameron. Suzy Amis Cameron, elle, a commencé à chercher sa robe il y a plus d'un an, et l'a présentée, sur un mannequin, lors de la septième soirée «pré-Oscar» de l'ONG Global Green, mercredi soir. Cette robe a en effet remporté le concours de design écolo, lancé par Mme Cameron pour récolter des fonds pour Muse Elementary, l'«écolo-école» qu'elle a fondée à Los Angeles.

Dessinée par la lauréate, Jillian Granz, étudiante de 21 ans originaire du Michigan, cette longue robe fluide au décolleté asymétrique découvrant une épaule, fendue sur le côté, est quasiment entièrement faite de matériaux neutres pour l'environnement.

Et elle est bleue, bien sûr, d'un bleu Avatar. «Suzy aime le bleu», a expliqué James Cameron. Finaliste pour l'Oscar du meilleur réalisateur et du meilleur film pour sa fable de science-fiction, il s'est refusé à voir dans cette affaire de robe couleur de changement climatique autre chose qu'une coïncidence heureuse.

Dernier bal

C'est la soirée officielle qui suit la cérémonie des Oscar, là où il faut absolument être vu: le Bal du Gouverneur. Plus de 300 cuisiniers et 600 serveurs seront sur le pont pour servir le dîner à 4600 invités. Le chef Wolfgang Puck a révélé à la presse quelques-uns des délices secrets qu'il concocte pour ces palais de stars: à l'apéritif, mini-hamburgers au boeuf de Kobe et sushis de thon et «Oscar» miniatures en saumon fumé et caviar, et au dessert, des Oscars - encore - en chocolat, aux côtés d'une invraisemblable collection de gâteaux divers.

Un orchestre exclusivement féminin sera aux commandes de la bande-son de la fête. Les musiciennes inaugureront une nouvelle tenue, dessinée par Jeffrey Kurland, finaliste pour ses costumes.

Et, autre nouveauté de l'année: une section «spéciale gravure» sera mise à disposition, où les heureux gagnants pourront faire graver leur nom et leur «grade» sur leur Oscar tout neuf. Car lorsqu'elles sont présentées sur scène, les statuettes ne portent que leur numéro de série.

Miroir, mon beau miroir

Avant ou après avoir remis ou reçu une statuette, les stars de la soirée pourront oublier leur trac et se détendre en coulisses, boire un verre en regardant le déroulement de la cérémonie sur écran plat, tout en vérifiant leur look dans les jeux de miroirs du «salon vert» dessiné à ces fins par l'architecte d'intérieur Roger Thomas. Un jardin extérieur adjacent et couvert permet même aux stars fumeuses d'en griller une en toute intimité, loin des photographes.

Selon son concepteur, cette «salle de repos» des Oscars est inspirée de l'âge d'or hollywoodien. On y trouve des meubles en laque noire bordée de crème et blanc, des éclats de peintures au sol, des orchidées et des miroirs à l'infini, pratique pour vérifier sa silhouette sous tous ses angles. Car «on se sent au top quand l'image est au top», explique le créateur.

C'est sans doute aussi pour cela que juste à l'extérieur du «salon vert», il y a un fauteuil de maquillage, pour l'ultime retouche.