On ne sait trop comment se porte l’homme par les temps qui courent, mais à la lumière de ce qu’il nous montre dans son nouveau film, le cinéaste, lui, semble être en forme. The Ghost Writer, un thriller à connotation politique, a valu à Roman Polanski l’Ours d’argent de la meilleure réalisation au Festival de Berlin. Entrevue avec Pierce Brosnan, Ewan McGregor et Olivia Williams...

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Le premier ministre: Pierce Brosnan
«Quand je suis allé rencontrer Roman pour discuter de ce film, la première question que je lui ai posée est: Comment je fais? Dois-je faire une imitation de Tony Blair? Il m’a alors catégoriquement dit que ce n’était pas ce qu’il attendait. Ce fut très libérateur pour moi, même si, dans les faits, on ne peut s’empêcher de penser à Blair en lisant ce scénario. Nous n’en avons plus discuté par la suite. J’y ai vu un personnage shakespearien, à vrai dire. Et comme le premier ministre dans cette histoire est un ancien acteur, j’ai abordé ce personnage comme un acteur qui joue à être premier ministre. Ce fut pour moi une expérience magique.»

L’écrivain fantôme: Ewan McGregor
«Roman est entièrement responsable de tous les aspects de son film. J’ai rarement vu un cinéaste s’investir à ce point. Son empreinte est visible dans les moindres détails; il voit à tout. C’est un maître. Dans ce film, Roman est aussi responsable de ma performance d’acteur que je peux l’être moi-même. De tous les cinéastes avec qui j’ai eu l’occasion de travailler, il s’agit probablement du seul de qui je peux dire ça! C’est vraiment quelque chose d’unique.»

L’épouse du premier ministre: Olivia Williams

«Travailler sous la direction de Roman fut une expérience au-delà de mes attentes. Même si cela ne relève pas toujours de l’évidence. Mais c’est ce que j’aime. Quand c’est facile, c’est beaucoup moins valorisant de toute façon. Sur le plateau, Roman passait beaucoup de temps la tête dans ses mains, les yeux fermés. Cela peut être très perturbant pour un acteur. Jusqu’à ce que l’on comprenne que c’est sa manière à lui de se ramener à la vision du scénario original qu’il a en tête. C’est sa façon d’y rester le plus fidèle possible. Oui, c’était étrange de ne pas l’avoir avec nous lors de la présentation du film au Festival de Berlin. En même temps, ce fut une expérience extraordinaire que d’être sa voix.»