Après les succès mondiaux des films tirés des comics américains Batman ou Spiderman, les adaptations de BD au cinéma explosent, d'Astérix à Lucky Luke, en passant par Blueberry, et les sorties prochaines d'Adèle Blanc-Sec, du Chat du rabbin, de Tintin ou de Titeuf.

Luc Besson rêvait depuis longtemps d'adapter Adèle Blanc-Sec, la bande dessinée de Tardi. Le film, dont l'héroïne est incarnée par l'ex Miss Météo de Canal+ Louise Bourgoin, sort mercredi en salles.

Producteur à succès à la tête d'Europacorp, Luc Besson avait déjà tâté de la BD en 2003 avec Michel Vaillant, le pilote de course surdoué de Jean et Philippe Graton. Le film avait totalisé quelque 900 000 entrées. Semi-échec ou demi-succès pour une production d'un coût de 22 millions d'euros.

Un autre monstre sacré du cinéma, Steven Spielberg, a décidé de s'attaquer à un héros mythique: Tintin.

Le cinéaste américain affirme respecter «religieusement» l'oeuvre d'Hergé dans cette trilogie qu'il produit et met en scène. Le premier volet doit sortir en octobre 2011 en Europe et deux mois plus tard aux États-Unis.

Spielberg a découvert Tintin en 1981, parce que la critique le comparait à son personnage d'Indiana Jones. «J'ai trouvé une âme soeur en Hergé», dit-il. Après une première tentative infructueuse dans les années 1980, il a acquis en 2002 les droits de tous les albums.

Le premier volet de la trilogie est un mélange du Secret de la Licorne et du Crabe aux pinces d'or, filmé avec la technologie mocap («capture de mouvement»), forme hybride entre images classiques et film d'animation. Tintin aura les traits de Jamie Bell, l'inoubliable Billy Elliot du film du même nom.

Plus de 210 millions d'albums de Tintin ont été vendus dans le monde depuis 1929. Spielberg sera-t-il à la hauteur? En tous cas, les éditeurs de comics américains qui ont cartonné sur grand écran ont engrangé plus de dollars avec les droits d'adaptation qu'avec les albums. Même si tous les films n'explosent pas le box-office.

Ainsi, le succès a été mitigé pour Watchmen (Les gardiens) d'Alan Moore et Dave Gibbons, avec son intrigue complexe et ses superhéros névrosés, portés à l'écran en 2009 par l'Américain Zack Snyder.

Fin 2008, le pari a été gagné en France avec Largo Winch, BD de Jean Van Hamme et Philippe Francq, devenue une superproduction de 24 millions d'euros.

Pas facile d'incarner un héros de papier. C'est l'irréductible Gaulois qui a ouvert la voie du succès en France en 1999. Astérix et Obélix contre César, réalisé par Claude Zidi, avec Christian Clavier et Gérard Depardieu (9 millions d'entrées) a fait un triomphe à l'international.

Astérix et Obélix: Mission Cléopâtre d'Alain Chabat en 2002, a cumulé 14,5 millions d'entrées en France. Mais son humour trop «local» a détourné les publics étrangers. Astérix aux Jeux olympiques a attiré près de 7 millions de spectateurs en 2008.

Une quatrième adaptation, tirée d'«Astérix chez les Bretons», va être portée à l'écran par Laurent Tirard. C'est lui qui a réalisé Le petit Nicolas de Sempé et Goscinny, l'un des plus gros succès en salles de 2009.

L'an dernier, Lucky Luke, adapté de la BD culte de Morris et Goscinny, avec Jean Dujardin, n'a pas vraiment tiré plus vite que son ombre.

Côté films d'animation, Persepolis, réalisé par l'auteur de la BD Marjane Satrapi, et Vincent Paronnaud, a remporté une brassée de lauriers à Cannes.

Dans la même veine, Le chat du rabbin, réalisé par le créateur de cette BD toute en finesse, Joann Sfar, sort en salles mi-juin.

Les aventures du sale gosse à la mèche blonde, Titeuf, de Zep, doivent sortir en avril 2011. Et un autre cancre, L'élève Ducobu, quittera bientôt ses bulles pour le grand écran.