Près de deux ans après la première mondiale du film au Festival de Toronto; plus d'un an et demi après le sacre de Vincent Cassel et du réalisateur Jean-François Richet aux Césars du cinéma français, Mesrine prendra enfin l'affiche dans les salles de cinéma du Québec.

Le premier volet du diptyque, L'instinct de mort, sortira le 13 août; le second, L'ennemi public no. 1, le 27 août. Voilà ce qu'a révélé en exclusivité à La Presse Maxime Rémillard, président et chef de la direction de Remstar, société coproductrice du film, laquelle agit aussi à titre de distributeur.

«Malgré le retard, nous croyons que ce film suscitera toujours l'intérêt du public québécois, affirme ce dernier. Qui annonce du même souffle la venue de Vincent Cassel en nos terres pour soutenir la sortie du film.

Quant à la cause du retard dans la distribution du film chez nous, Maxime Rémillard l'expliquait ainsi: «Un contrat nous obligeait à harmoniser la date de sortie du film avec celle que choisirait le distributeur américain, détenteur des droits d'exploitation aux États-Unis. Les problèmes sont survenus le jour où ce distributeur a fait faillite. Il a fallu attendre qu'un autre prenne le relais. C'est maintenant chose faite.»

New America Vision, un nouvel acteur, a en effet repris le titre, tombé dans les limbes à cause de la faillite de Senator Films. L'obligation contractuelle d'harmonisation, laquelle fut au coeur du désaccord survenu entre la société productrice française La petite reine et son coproducteur québécois, est toutefois maintenue.

Les (presque) deux années de distance entre la sortie française et québécoise du diptyque n'auront pas vraiment d'impact sur la carrière des films chez nous, croit le président de Remstar. «Bien sûr, certains amateurs de cinéma français ont utilisé leurs propres moyens pour voir les films, mais nous croyons qu'il s'agit quand même d'une minorité. Et puis, il est aussi plus intéressant à mon sens de voir des productions de cette envergure sur grand écran. Cela dit, il est certain qu'avec la globalisation des marchés, il faudra trouver un moyen de rapprocher les dates de sortie entre les différents territoires.»

Rappelons qu'une bonne partie du récit de L'instinct de mort se déroule au Québec, là où le célèbre gangster a lancé sa carrière criminelle. De nombreux acteurs québécois, parmi lesquels Roy Dupuis, figurent au générique du film. En France, les films ont attiré plus de quatre millions de spectateurs dans les salles.

Étant à la tête d'un «agrégateur de contenus», Maxime Rémillard souhaite ratisser le plus large possible sur le plan de la distribution. Outre le diptyque Mesrine, Remstar lancera au cours des prochains mois Les amours imaginaires de Xavier Dolan; Funkytown, un film de Daniel Roby dont le récit est librement inspiré de la vie d'Alain Montpetit (Patrick Huard est la vedette du film); tout autant que Décharge, le prochain film de Benoît Pilon (Ce qu'il faut pour vivre).

Remstar étant aussi propriétaire d'une chaîne de télévision francophone (V), il est par ailleurs plus difficile pour la société de se lancer dans la production cinématographique. «Notre statut de diffuseur ne nous donne plus accès au financement institutionnel ni aux crédits d'impôt du côté des longs métrages francophones, souligne Rémillard. Nous n'avons toutefois pas ces contraintes du côté anglophone.»