La sortie nord-américaine d'Iron Man 2 ce week-end marque pour Hollywood le début de la saison d'été, la plus importante en termes de recettes, alors que tous les yeux se tournent vers la 3D, qui doit encore prouver que l'engouement qu'elle suscite n'est pas qu'un feu de paille.

Iron Man 2, qui remet en selle le superhéros de la prolifique écurie de bandes dessinées Marvel, est le premier à descendre dans l'arène et espère dépasser le record des recettes du premier week-end d'exploitation, détenu par le dernier Batman, The Dark Knight (2008), avec 158,4 millions de dollars.

Cette année encore, les suites feront de mai à septembre les beaux jours de l'été hollywoodien, qui avait amassé l'an dernier des recettes record de 4,17 milliards $ - malgré des ventes de tickets en baisse de 4,2 %.

Le public a notamment rendez-vous avec Shrek Forever After, dernier épisode des aventures de l'ogre pétomane, Toy Story 3» des studios d'animation Pixar, Sex and the City 2 ou Predators, relecture de la série de films cultes de science-fiction lancée en 1987.

Deux retours de stars sont également programmés, avec les derniers films de Julia Roberts, Eat, Pray, Love, et Sylvester Stallone, mercenaire en Amérique latine au côté de Dolph Lundgren dans The Expendables.

Mais le film le plus intriguant de l'été, et l'un des plus attendus, est sans douteInception de Christopher Nolan (à qui l'on doit le dernier Batman), un thriller futuriste avec Leonardo DiCaprio et Marion Cotillard.

Si le programme semble suffisamment solide pour permettre aux studios d'engranger des recettes confortables, la grande inconnue reste la capacité des films en 3D à maintenir l'engouement dont ils font preuve depuis deux ans.

L'enthousiasme d'Hollywood pour la 3D, qui a permis d'augmenter le prix des billets et de pallier la chute vertigineuse des ventes de DVD, a été douché récemment par les réserves publiques émises par le très puissant et respecté Jeffrey Katzenberg, patron de DreamWorks Animation (Shrek).

Le producteur s'en est pris violemment au Clash of the Titans, tourné en 2D mais converti en 3D après coup par la Warner.

«Nous avons vu le meilleur (de la 3D) avec Avatar" et nous assistons maintenant au pire avec (Le clash des Titans). On ne peut rien faire de plus médiocre en matière de 3D que ce qui a été fait avec ce film», déclarait M. Katzenberg au magazine Variety en avril.

En continuant comme ça, «on pourra s'en tirer un temps, mais sur le long terme, les spectateurs vont se réveiller. Et ce jour-là, ils partiront et nous aurons tout gâché», ajoutait-il.

Massacré par la critique, Clash of the Titans a quand même récolté 429 millions de dollars dans le monde depuis sa sortie en avril.

Kevin Feige, producteur d'Iron Man 2, n'a rien a priori contre la conversion en 3D, mais «tout est question de temps», déclare-t-il à l'AFP. «Nous aurions pu convertir le film en 3D correctement pour 2011, mais cette année, c'était impossible. Nous ne l'avons pas envisagé une seule seconde».

Cinq films en 3D, essentiellement d'animation, sont programmés cet été, notamment Shrek 4 et Toy Story 3.

Pour Diane Weyermann, responsable des documentaires chez Participant Media, qui avait produit un excellent film en 3D sur la multiplication des crapauds en Australie, présenté en janvier à Sundance, «le tournage en 3D est aujourd'hui plus satisfaisant que la conversion, mais la technique va s'améliorer».

??terme, elle croit en l'existence d'un marché et d'une demande pour la conversion en 3D de films classiques ou à succès. «Je suis sûre que beaucoup de gens aimeraient voir Star Wars en 3D, par exemple», déclare-t-elle à l'AFP.