Amanda Seyfried l'admet d'entrée de jeu: Letters to Juliet n'est pas le genre de projet qu'elle aurait choisi en temps normal. «J'aime mieux les histoires plus intenses, les personnages qui demandent une étude plus profonde de caractère. Letters to Juliet est un film plus léger. Mais l'histoire est tellement mignonne! Et puis, surtout, ça me donnait l'occasion de travailler avec Gary Winick», expliquait la comédienne de 24 ans que La Presse a jointe à New York. 

Or il se trouve qu'elle avait envie de travailler avec le réalisateur de 13 Going on 30, quelqu'un «de charismatique et d'agréable», fait celle qui n'a pour ainsi dire pas arrêté de travailler depuis deux ans, alors que la comédie musicale Mamma Mia! l'a propulsée dans les rangs des jeunes visages féminins les plus prometteurs d'Hollywood.

Ont suivi ses peformances dans la comédie d'horreur Jennifer's Body, écrite par Diablo Cody, le drame romantique Dear John, inspiré du roman de Nicholas Sparks et réalisé par Lasse Hallström, et le thriller Chloe d'Atom Egoyan. À travers ça, il y a bien sûr eu ses apparitions dans l'excellente série Big Love. Et en 2012, elle deviendra le nouveau visage du Petit chaperon rouge dans The Girl With the Red Riding Hood, relecture du conte classique signée Catherine Hardwicke.

Un parcours qui en dit long sur la philosophie de la jeune femme en ce qui concerne sa carrière: elle ne veut pas qu'on lui colle d'étiquette. D'où ce détour par la comédie romantique, dont elle n'est pas une habituée et qui lui a permis, de son propre aveu, de s'acheter un appartement à New York. Mais aussi, comme elle le mentionnait plus tôt, de travailler avec Gary Winick - «qui s'est avéré encore plus drôle que je le pensais et est devenu un de mes meilleurs amis» - et d'aller passer deux mois en Italie. Parce que c'est là que se déroule en bonne partie Letters to Juliet.

On y suit Sophie (Amanda Seyfried) qui, en voyage à Vérone avec son fiancé (Gael Garcia Bernal) trop occupé pour passer du temps avec elle (!), se retrouve sous le balcon de la «vraie» Juliette. Là, des femmes venues de partout écrivent des lettres à l'héroïne de Shakespeare, espérant qu'elle les conseille dans leurs amours malheureuses. Et elle le fait, par «secrétaires» interposées: le soir venu, des habitantes de la ville ramassent les lettres et y répondent. Sophie se joindra à elles et, ainsi, découvrira une lettre laissée là il y a 50 ans par une adolescente et restée sans réponse.

Ainsi Sophie rencontrera-t-elle la belle dame qu'est devenue la jeune amoureuse après un demi-siècle d'attente (Vanessa Redgrave), et son petit-fils (Christopher Egan).

«J'aime les films romantiques, je les trouve inspirants et positifs. Parfois, ils me donnent, pour un temps, l'impression que le monde va un peu mieux. Parfois, quand la vie est trop difficile... ou trop simple, ils me permettent de m'évader. Mais il faut les prendre pour ce qu'ils sont: des divertissements. Et ceux que je préfère sont ceux qui, à leur manière, lancent un message ou deux», poursuit Amanda Seyfried. Celui de Letters to Juliet, à ses yeux: «Le vrai amour ne meurt pas, il ne faut jamais perdre espoir.»

Fille forte

Mais si elle aime ce message-là, à ce moment-ci de sa vie, elle ressemble davantage à la Sophie du début du film qu'à celle de la fin: «Sophie est une fille forte et fiable. Mais au début de l'histoire, elle est tellement concentrée sur sa carrière qu'elle ne se rend pas compte de ce qui lui manque dans sa relation amoureuse. Et c'est un peu moi en ce moment. Je sais ce que je veux d'une relation, mais actuellement, ma carrière est ma priorité. Je suis en train de la développer.»

Ambition, oui. Mais, aussi, intelligence. Et volonté ferme de n'opter ni pour l'évidence ni pour la facilité. Ainsi, Amanda Seyfried préfère, et de loin, incarner les personnages qui ne lui ressemblent pas. Par exemple Chloe, prostituée dans le film éponyme.

«C'est absolument fascinant de jouer quelqu'un d'aussi loin de moi et de ce que je connais, d'explorer des niveaux de jeu où je n'étais pas allée, de la comprendre en la jouant. Je dois travailler très fort pour arriver à cela, mais c'est très excitant.» Et ce caméléon se nourrit également de cela.

Letters to Juliet (Lettres à Juliette) prend l'affiche le 14 mai.