Les Gérard du cinéma, qui sacrent «les moins méritants des artistes» de 7e art en France, ont remis lundi soir à Paris pas moins de 18 trophées, récompensant entre autres les acteurs Carole Bouquet, Kad Merad et Anna Mouglalis, mais aussi le réalisateur et producteur Luc Besson.

Aucun des lauréats de cette 5e édition des Gérard n'était présent pour accepter son trophée, un parpaing doré, ce qui n'a pas autrement ému les trois organisateurs Arnaud Demanche, Stéphane Rose et Fred Royer et encore moins le jury composé de journalistes, signant, entres autres, dans Le Monde, Voici, Envy ou Technikart.

Trophée majeur de la cérémonie, le Gérard du «plus mauvais film» est allé à Cinéman de Yann Moix qui l'a emporté face à Rose et noir de Gérard Jugnot, Trésor de Claude Berri, Oscar et la dame rose d'Éric-Emmanuel Schmitt, Micmacs à tire-larigot de Jean-Pierre Jeunet, Le petit Nicolas de Laurent Triard et Le Baltringue de Cyril Sebas.

Le Baltringue, dont Vincent Lagaf a eu l'idée, s'est vu attribuer le trophée de la grosse comédie qui tache comme on en tournait du temps des Charlots avec Paul Préboist et Alice Sapritch, sauf qu'on est en 2010. L'animateur du Juste prix de TF1 l'emporte face à José Garcia, Gérard Jugnot, Clovis Cornillac, Jean-Marie Bigard et Kad Merad.

Plus irrévérencieux, le Gérard du film «avec des petits chiens ou des grosses chiennes» est allé à Coco avant Chanel d'Anne Fontaine qui a damé le pion à Bellamy de Claude Chabrol, Trésor de Claude Berri et Bambou de Didier Bourdon.

Montant d'un ton dans l'esprit poil à gratter, le Gérard de «Madame la Grande Actrice qui va s'encanailler dans une comédie de ploucs pour casser son image de vieille bourgeoise coincée du cul» échoit à Carole Bouquet pour Protéger et servir, face à ses concurrentes Catherine Deneuve, Marisa Berenson et Fanny Ardant.

Luc Besson pour Arthur et la vengeance de Malthazard a reçu le trophée du «réalisateur qui continue à faire des films en toute impunité malgré un CV déjà passablement chargé». Il avait contre lui Jean-Pierre Jeunet, Cyril Sebas, Éric Lavaine et Gérard Jugnot dans la même catégorie.

Face à Clovis Cornillac, Dany Boon, François Berléand et les duettistes Omar et Fred, c'est Kad Merad qui a été récompensé du Gérard «de l'acteur que c'est pas qu'on l'aime pas, mais on en un peu marre de voir sa gueule partout».

Politiquement incorrect, mais assumé par le trio des organisateurs, le Gérard de «l'acteur qui a un nom de maladie» est allé à Anna Mouglalis qui rafle la mise face à Denys Podalydès, Sabine Azéma, Serge Hazanavicius, Niels Arestrup et Roschdy Zem.

Se moquant des esprits bien-pensants, le trio a attribué le trophée de «l'acteur qui vient manger le pain des Français» à Sergi Lopez. L'acteur espagnol rafle ce Gérard face à à Monica Bellucci, Kristin Scott Thomas, Tahar Rahim, Kad Merad et Benoît Poelvoorde.

Éternelle bête noire des Gérard, chaque fois récompensée mais seule «lauréable» dans sa catégorie, Arielle Dombasle s'est vue attribuer un nouveau trophée, celui de «l'actrice dont le mari s'est tellement couvert de ridicule que ses réseaux ne lui permettent plus le moindre rôle, pas même un tapin dans un film de Lagaf».

Dans le même ordre d'idée, Valéria Bruni-Tesdeschi, seule finaliste dans sa catégorie, a reçu le Gérard de «l'actrice qui ne bénéficie définitivement pas des réseaux de son beau-frère», plus facile à comprendre quand on sait que la comédienne est la soeur aînée de la première dame de France, Carla Bruni-Sarkozy.