La compétition officielle a pris fin samedi au 63e Festival de Cannes avec la projection du dernier Nikita Mikhalkov, L'exode - Soleil trompeur 2, et Le projet Frankenstein du Hongrois Cornel Mundruczo. Alors que la Palme d'or et les autres récompenses seront décernées dimanche soir, les pronostics allaient bon train.

Le président du jury officiel, le réalisateur américain Tim Burton, et ses huit jurés, dont les acteurs Benicio Del Toro et Kate Beckinsale ainsi que le cinéaste indien Shekhar Kapur, auront la difficile tâche d'élire le meilleur film de l'année parmi les 19 longs-métrages projetés en compétition.

Parmi les favoris pour succéder à Michael Haneke et son Ruban blanc (2009) figurent Another Year, une comédie dramatique du Britannique Mike Leigh, déjà détenteur de la récompense suprême pour Secrets et mensonges (1996), et Des hommes et des Dieux de Xavier Beauvois, un des trois films français en compétition, qui relate l'histoire des sept moines français décapités à Tibéhirine en 1996, au plus fort de la guerre civile algérienne.

Deux autres détenteurs de la Palme d'or sont également en lice: le Britannique Ken Loach avec Route Irish, un thriller sur fond de guerre en Irak, et l'Iranien Abbas Kiarostami avec «Copie conforme», qui raconte la rencontre et l'histoire d'amour d'un écrivain, interprété par le baryton britannique William Shimell, et d'une galériste, incarnée par l'actrice française Juliette Binoche.

Une autre grande pointure du cinéma, le réalisateur mexicain Alejandro GonzDalez IInDarritu, dont le film Babel lui avait valu le prix de la mise en scène en 2006, est revenue dans la compétition avec une «histoire simple» saluée par la critique, Biutiful, qui met en scène à Barcelone un personnage principal poursuivi par la mort, Uxbal, incarné par un Javier Bardem «minimaliste».

Poetry, du Sud-coréen Lee Chang-dong, a également reçu un bon accueil. Le long-métrage évoque l'itinéraire de Mija, une femme qui vit avec son petit-fils dans une ville de Corée du Sud. Un jour, elle décide de s'initier à la poésie, ce qui va changer le cours de son existence.

Le seul film américain en compétition officielle, Fair Game de Doug Liman, réunit à nouveau, huit ans après 21 grammes, Naomi Watts et Sean Penn, cette fois pour une affaire d'espionnage tirée de l'histoire vraie de l'agent de la CIA Valerie Plame et de son diplomate de mari Joe Wilson, couple victime de l'administration Bush à l'occasion du déclenchement de la guerre en Irak, en 2003.

Les nombreux nouveaux talents concourraient cette année pour la récompense suprême, alors que la précédente édition avait surtout réuni des réalisateurs déjà bien établis, tels que Quentin Tarantino, Pedro Almodovar, Ang Lee, Jane Campion ou encore Lars von Trier.

Cette année, les oeuvres de grands cinéastes ont été présentées hors compétition, comme «Robin des bois» de Ridley Scott en ouverture, le dernier Woody Allen (You Will Meet a Tall Dark Stranger), la suite de Wall Street d'Oliver Stone ou Tamara Drewe de Stephen Frears.

Les deux derniers films en compétition ont été projetés samedi sur la Croisette. Seize ans après Soleil trompeur, récompensé par l'Oscar du meilleur film étranger, L'exode - Soleil trompeur 2 du Russe Nikita Mikhalkov traite des conditions qui ont permis la victoire russe lors de la Seconde Guerre mondiale.

Le projet Frankenstein du Hongrois Cornel Mundruczo raconte l'histoire d'un fils abandonné qui devient un tueur recherché après avoir été rejeté par sa famille qu'il retrouve à l'adolescence. Son père jusqu'alors inconnu semble être le seul à pouvoir lui offrir la rédemption.