Le cinéaste iranien Jafar Panahi, proche de l'opposition au président Mahmoud Ahmadinejad, a été libéré hier sous caution près de trois mois après son arrestation qui avait soulevé une vague d'indignation internationale.

«Oui, il a été libéré. Il va bien, a déclaré par téléphone à l'AFP sa femme, Tahereh Saeedi. Nous l'emmenons chez le médecin», a-t-elle toutefois ajouté, afin que celui-ci prescrive «un régime alimentaire» à son époux, qui avait entamé il y a une dizaine de jours une grève de la faim pour protester contre sa détention. 

Âgé de 49 ans, Jafar Panahi, l'un des cinéastes de la «nouvelle vague» iranienne les plus connus à l'étranger, avait été arrêté le 1er mars à son domicile de Téhéran. 

Le ministère iranien de la Culture avait affirmé que cette arrestation était liée au fait que le metteur en scène «préparait un film contre le régime portant sur les événements post-électoraux», ce que M. Panahi a démenti. 

De nombreuses voix se sont élevées à l'étranger comme en Iran pour demander sa libération, notamment ces derniers jours à l'occasion du Festival de Cannes où le cinéaste devait siéger parmi les membres du jury. 

Dimanche, l'actrice française Juliette Binoche est venue chercher son prix d'interprétation féminine en brandissant un écriteau avec le nom du cinéaste. 

M. Panahi est un des cinéastes iraniens les plus en vue à l'étranger. Il a reçu le Lion d'or à la Mostra de Venise en 2000 pour Le cercle et l'Ours d'argent à la Berlinale en 2006 pour Hors-jeu

Président du jury du FFM l'an dernier à Montréal, il devrait être de retour cette année, estime Serge Losique, puisque le festival présentera une rétrospective de son oeuvre.