Il y a du fantastique et du surréaliste dans l'air dans la Vieille Capitale! Et non, ce n'est pas en raison des débats acrimonieux qui secouent actuellement les murs du Salon bleu de l'Assemblée nationale. C'est plutôt au Studio P et au Musée de la civilisation que les choses se passent à compter de ce soir, alors que s'amorce le 11e Festival du film fantastique québécois dont le thème est Loups-garous contre vampires.

Pour les quatre prochains jours, Québec sera donc le point de convergence des amateurs de courts métrages de science-fiction, d'horreur, surréalistes, de trucs super gore et trash qui commandent d'ailleurs l'âge adulte comme critère d'admission.

D'aucuns peuvent en penser tout le mal qu'ils voudront, n'empêche que l'événement, qui attire chaque année entre 1500 et 2000 spectateurs, est aussi divertissant que formateur, assurent ses organisateurs. Voilà un laboratoire, un grand forum où les idées s'échangent à la Vitesse Lumière (sous-titre de l'événement) et où des réalisateurs maintenant connus (Ricardo Trogi, Philippe Gagnon, Éric Tessier) ont fait un passage dans leurs jeunes années.

Et, foi de Robert «Kronos» Lafontaine, vice-président et cofondateur de l'événement, la qualité des projets présentés s'améliore d'année en année.

«Avec les nouvelles techniques modernes et les logiciels de montage, la qualité des films s'améliore constamment, dit-il. Même ceux qui débutent proposent des films d'une qualité surprenante. De plus, il y a une plus grande variété de films. Auparavant, les nouveaux s'inspiraient de ce que les autres faisaient. Maintenant, ils vont davantage au bout de leurs propres idées.»

Certains courts métrages rassemblent des acteurs bien connus. Ainsi, le film Pogo et ses amis met en vedette de sympathiques personnages en plasticine qui sont des... tueurs en série. Avec les voix d'Edgar Fruitier, de Bernard Fortin et de Hubert Gagnon (Homer Simpson). Le dernier souverainiste, avec Jean-Nicolas Verreault, nous entraîne dans un Québec plongé en pleine guerre civile, tandis que le très évocateur I Shot Your Ex-Girlfriend compte Rémi-Pierre Paquin dans sa distribution. L'oeuvre nous entraîne dans «un affrontement armé digne d'un jeu vidéo».

Tout se passe dans un climat détendu et bon enfant, assure-t-on. Un jury de trois personnes remet aussi quelques récompenses dignement nommées Météorites d'or, des roches recouvertes d'une peinture dorée.

«Ici, c'est comme une fête, dit Robert Lafontaine. Tous les réalisateurs sont heureux de présenter leur film. En même temps, il y a des stands, des performances, des ateliers, de l'animation et de la mise en scène. On est uniques.»

Bon an mal an, environ 200 films sont envoyés chaque année aux organisateurs. Une trentaine sont retenus.

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Les festivités commencent ce soir au Studio P, 280, rue Saint-Joseph Est, à Québec. Il se poursuit jusqu'à dimanche soir au Musée de la civilisation, 85, rue Dalhousie. Programmation à l'adresse www.vitesselumiere.org.