Incontournable rendez-vous des amateurs de films de genre au Canada, Fantasia revient pour une 14e année, du 8 au 28 juillet, avec un menu vaste et foisonnant. Il comprend plus de 300 films, des tables rondes, des conférences, des événements musique, des installations, des expositions de photos et plusieurs projections en présence d'acteurs et de réalisateurs invités. Encore une fois, difficile de se faire une tête en consultant l'impressionnant programme de 300 pages. Mais après plusieurs heures de lecteur et de décryptage, La Presse a fini par faire ses choix.

Mesrine, finalement
Depuis le temps qu’on en parle. Deux ans après sa sortie française, le diptyque Mesrine est présenté à Fantasia, avant de prendre l’affiche dans tout le Québec en août. Pour ceux qui ne l’auraient pas déjà téléchargé. 28 juillet, 18h30, Théâtre Hall.

Ken Russell, ce diable
Flamboyant, provocateur, controversé, génial et tordu... Le cinéaste anglais Ken Russell fait l’objet d’une rétrospective présentée conjointement par Fantasia et la Cinémathèque. Au programme: 10 films, dont certains sont aujourd’hui introuvables (Les diables, Savage Messiah, Billion Dollar Brain, etc.), et une exposition de photos. Le cinéaste sera à Montréal pour l’occasion et on lui remettra un prix pour l’ensemble de sa carrière. Les diables: 9 juillet, 22h, Théâtre Hall. Rétrospective du 21 au 25 juillet à la Cinémathèque.

Serbie, l’horreur
La Serbie n’est pas exactement le Hollywood de l’Europe de l’Est. Et pourtant. Là-bas aussi, on fait du cinéma. Même qu’on y fait surtout des films d’horreur. Ne reculant devant rien pour sortir des sentiers battus, Fantasia consacre une section complète de sa programmation à ce cinéma glauque et colérique, y compris l’inquiétant A Serbian Film, dont il se dit le plus grand bien/mal (16 juillet à 21h, 19 juillet à 16h40, Théâtre Hall). Et si vous en voulez plus, sachez qu’il y aura aussi une conférence sur le cinéma d’horreur serbe, avec quatre réalisateurs et deux producteurs du genre, le 14 juillet, à l’EV Building (1515, rue Sainte-Catherine Ouest).

À la belle étoile
10 films, dix soir, un parc. Beau temps, mauvais temps, Fantasia offre des projections à la belle étoile. Au programme: Black, Executive Koala, The Wild Hunt, Repo: The Genetic Opera, Ip Man, DJ XL5’s Razzle Dazzle Zappin’ Party, Sans dessein, I Sell the Dead, Power Kids et Panique au village. C’est gratuit, et ça se passe du 13 au 24 juillet au parc de la Paix, sur le boulevard Saint-Laurent entre René-Lévesque et Sainte-Catherine.

Pour l’amour du gore
Si vous aimez l’hémoglobine, les viscères qui sortent et la cervelle qui coule, vous avez sûrement vu le film Blood Feast, premier classique du genre gore, sorti en 1963. Et si vous avez vu Blood Feast, vous voudrez sans doute voir ce documentaire sur Hershell Gordon Lewis, auteur mythique de ce film sanguinolent. Coréalisé par le cinéaste culte Frank Henenlotter (Basket Case, Bad Biology) et le producteur Jimmy Maslon (Blood Feast 2), The Godfather of Gore est un incontournable pour qui s’intéresse à l’histoire du film d’horreur. En présence des deux réalisateurs. 9 juillet, 22h, Théâtre Hall.

Le navet du festival
Oh, la belle trouvaille psychotronique! Sorte d’Ultraman thailando-taiwano-japonais lancé en 1974, Les hommes d’une autre planète a connu un bien étrange destin, dont on vous épargne les détails. Sachez seulement qu’on vient de retrouver à la Cinémathèque de France une version française dont la traduction avait été faite sans tenir compte des dialogues originaux! Tellement mauvais que ça doit être bon. 10 juillet, 14h20, Théâtre Hall.

Un classique coréen
Joyau du volet coréen, The Housemaid est un absolu classique en noir et blanc de 1960. Une histoire tordue, des acteurs connus (enfin, là-bas...) et une réputation indiscutable chez les cinéphiles du monde entier, y compris Martin Scorsese («un film intensément claustrophobe») et Jean-Michel Frodon, des Cahiers du cinéma, qui a décrit son réalisateur Kim Ki-Young comme le «frère coréen de Bunuel». 22 juillet à 21h50, 24 juillet à 17h10, salle J.A. De Sève.

Le maître du kung-fu
On le croyait mort, il est de retour. Véritable héros du wing chung (le kung-fu pur et dur façon Bruce et Lee), Ip Man 2 ferait passer Jet Li et Jackie Chan pour de pauvres petits karate kids. Tout juste sorti des écrans asiatiques, ce film d’arts martiaux old school aurait apparemment rossé Iron Man au box-office hongkongais. Rien que pour ça. 8 juillet, 21h45 et 13 juillet, 17h au Théâtre Hall. 10 juillet 23h45, salle J.A. De Sève.

Ultime Metropolis
Amputé de 25 minutes à sa sortie en 1927, le chef-d’œuvre de Fritz Lang revit aujourd’hui dans sa version complète et restaurée. Cette copie, miraculeusement retrouvée en Argentine en 2008, a ouvert le dernier festival de Berlin et sera présentée à la Place des Arts, sur la musique live de Gabriel Thibaudeau. Événement. 28 juillet, 19h30.

Le pneu qui tue
Qu’est-ce qui est rond, noir, en caoutchouc et sans pitié? Mais un pneu psychopathe, voyons! Le cinéaste-musicien français Quentin Dupieux (M. Oizo) signe un sommet d’absurdité gore avec Rubber, de loin le plus intrigant film d’un festival qui n’en manque pourtant pas. 9 juillet à minuit, 11 juillet à 17h, salle J-A. De Sève.

Siouxie Cocteau
La magie de Jean Cocteau, revisitée musicalement par Steven Severin, fondateur et membre influent du célèbre groupe alternatif Siouxie and the Banshees. Devenu sorcier des trames sonores, le compositeur sera sur scène pendant la projection du Sang d’un poète, drame onirique paru en 1930. Comme le dit si bien le programme: «Manquer cet événement équivaudrait à louper le dernier train pour le pays des rêves.» 22 juillet, 20h, Rialto.

De Shaun à Scott
Edgar Wright a fait sa marque avec Shaun of the Dead, que certains considèrent comme la meilleure comédie de zombies. Il revient avec Scott Pilgrim vs the World, adaptation cinématographique d’une BD de Bryan Lee O’Malley. Entre manga, musique rock, jeu vidéo, cinéma fantastique et comédie romantique, ce film attendu, mettant en vedette Michael Cera (Superbad, Juno), sera présenté en première canadienne. 27 juillet à 19h, Théâtre Hall de l’Université Concordia.