Les avocats américains de Roman Polanski, qui a retrouvé la liberté depuis le refus de la Suisse de l'extrader vers les États-Unis pour une affaire de moeurs remontant à 1977, réclament à nouveau une enquête «juste et impartiale» pour prouver l'existence de fautes de procédure.
   
«Cette enquête pourrait et devrait être menée par un tiers juste et impartial, par exemple une commission nommée par le gouverneur ou le procureur général de l'Etat, et ses résultats devraient être rendus publics» déclarent dans un communiqué les avocats Chad Hummel, Doug Dalton et Bart Dalton.

«Nous demandons à ce qu'une enquête méticuleuse des faits et circonstances de l'affaire soit menée sans délai, et qu'elle s'intéresse aussi aux raisons pour lesquelles les demandes spécifiques d'information réclamées par la Suisse n'ont pas été honorées», ajoutent-ils.

Le gouvernement suisse a en effet indiqué lundi que l'extradition avait été rejetée en partie parce que les autorités américaines n'avaient pas fourni tous les documents demandés.

Pour les avocats américains du cinéaste, le document manquant serait un témoignage sous serment du procureur au moment des faits, Roger Gunson.

Ce témoignage prouverait que la demande d'extradition des Etats-Unis n'était pas recevable, car le cinéaste, qui avait reconnu avoir des «relations sexuelles illégales» avec une mineure de 13 ans, avait passé 42 jours derrière les barreaux pour son examen psychiatrique, sur les 90 ordonnés par le juge.

Or le traité d'extradition des États-Unis avec la Suisse exige que la condamnation éventuelle suivant l'extradition «soit supérieure à six mois», avaient expliqué les avocats devant la justice californienne en mai dernier.

Les avocats assurent par ailleurs que d'autres fautes ont émaillé la procédure dans les mois ayant suivi les faits.

Le refus d'extrader le cinéaste ne signifie par l'abandon des poursuites de la part de la justice californienne. Les États-Unis ont d'ailleurs assuré qu'ils continueraient à chercher «justice» dans cette affaire.

Depuis sa remise en liberté, le cinéaste s'est réfugié dans un lieu inconnu et a affirmé par la voix de son avocat qu'il ne ferait aucune déclaration publique.