Tous les films qui seront présentés se sont démarqués dans les festivals, autant au Québec qu'à l'international. L'un d'eux, Next Floor, de Denis Villeneuve, a même été couronné par la critique au Festival de Cannes.

«Ce sont tous des films qui ont gagné des prix, certains très prestigieux. Ils ont connu leur heure de gloire mais ils ne roulent plus, malheureusement», indique Izabel Grondin, qui signe également un des courts métrages à l'affiche.

Son film, Fantasmes, mixe horreur et érotisme, et sera de la sélection officielle du Sydney Underground Film Festival en septembre. «Dans la bande-annonce de 40 secondes, il y a quatre extraits de mon film, j'étais vraiment surprise», mentionne la réalisatrice.

Au Cartier, son court métrage sera présenté aux côtés de À mère et marées, une histoire fantastique tournée à Baie-Trinité sur la Côte-Nord et signée Alain Fournier, réalisateur de la série documentaire Les sept péchés capitaux. Il y aura également Danse macabre, un poème d'images et de mouvements de Pedro Pires (qui a travaillé sur Le violon rouge), ainsi que Kagamiko de Mathieu Arsenault (qui s'est inspiré de sa rencontre avec Anna Karina, la fameuse muse de Jean-Luc Godart - rien que cela!). Next Floor de Denis Villeneuve (Un 32 août sur Terre, Maelström, Polytechnique) et Radio de Patrick Boivin (un des membres de Philactère Cola, le collectif de Québec derrière le festival Vitesse Lumière), complètent la sélection. Du glauque, de l'horreur et de l'insolite, en version courte, donc, ultraconcentrée.

Il y a des bons côtés au court métrage : plus petit budget, plus d'indépendance... «Ça permet aussi aux plus grands de se rebrancher sur la création. Robert Lepage, qui est derrière le concept de Danse macabre, on s'entend qu'il n'a vraiment pas besoin de ça pour payer son loyer, souligne Izabel Grondin. Le court, c'est aussi attrayant pour des comédiens qui ne jouent plus. Ça permet de gagner des prix et d'avoir une certaine visibilité, le temps que ça dure en tout cas.» Car la vie du court, hors des festivals s'entend, est plutôt limitée.

 

Plus qu'un choix artistique, le court est souvent une option «en attendant». «Tous ceux que je connais qui font des courts métrages le font parce qu'ils n'ont pas les moyens de faire un long, ou pas la patience de passer à travers toute la machine de chair à saucisses de l'industrie, indique la réalisatrice. J'offre à n'importe qui fait du cinéma indépendant de tourner avec un gros budget et un gros casting, au lieu de tourner un kinö en trois jours avec une gang de chums, et personne ne va refuser!»

Montréal est le haut lieu du court métrage de genre. Pourquoi? «Simplement parce que les ressources techniques et humaines y sont plus concentrées, indique Izabel Grondin. Mais avec l'industrie du jeu vidéo qui se développe de plus en plus, et des boîtes qui permettent de faire des effets spéciaux, on dirait que ça s'améliore à Québec.»

__________________________________________________________________
Les meilleurs courts-métrages de genre au Québec 2005-2010. Du 20 août au 24 août 21 h 15, les 25 et 26 août 21 h 45. Cinéma Cartier, situé au 1019, avenue Cartier. 5 $. INFO. : 418 522-1011 ou www.cinemacartier.com