À 29 ans, le réalisateur flamand Hans Van Nuffel propose un premier long métrage traitant d’un sujet rarement abordé, voire délicat : la fibrose kystique. L’explication vient en bonne partie du fait qu’il en est lui-même atteint. Intitulé Adem (Oxygène) et présenté en compétition officielle au Festival des films du monde 2010, son film relate le parcours de quelques personnes qui, atteintes de la maladie, réagissent de façons diamétralement opposées. Mais chacune vise le même objectif : vivre sa vie à fond la caisse.

Q. Quel est l’objet de votre film ?

R. J’ai développé une forme moins agressive de la maladie mais je suis en mesure d’en parler longuement. Je sais à quoi cela ressemble et je n’ai pas eu à faire de longues recherches pour réussir à l’exposer sous la forme d’un film. Je ne suis pas sûr qu’une personne ne souffrant pas de cette maladie peut en faire facilement un film. Cela nécessite beaucoup d’informations très pointues.

Q. Mais pourquoi ce désir d’en parler ?

R. À mon avis, mon film n’a pas pour sujet la fibrose kystique. Il a pour sujet l’instinct de survie. En général, les gens ne font pas de cas du fait que la vie est très fragile ou à quel point elle peut être courte. Les personnages principaux de mon film sont très sensibles à leur courte existence et ils veulent en tirer le maximum. La maladie a changé leur perception d’eux-mêmes.

Q. Mais le personnage principal, Tom, vit d’une manière presqu’auto-destructive. Est-ce que des gens atteints de fibrose kystique ont le même schéma de pensée que Tom ?

R. Sûrement ! Je crois que ce mode de vie fataliste existe. Dans un sens, Tom essaie d’ignorer son état de santé. C’est un mécanisme d’auto-défense. Je crois qu’il ne veut pas être désappointé par les choses qu’il ne peut réaliser. Alors, il choisit de ne pas faire les choses qu’il aimerait faire (ndlr : comme refuser une greffe de poumon). J’admets que c’est complexe et, dans un sens, ironique. Dans un sens, il est victime de son propre comportement. Il passe par-dessus les problèmes qu’il croit être incapable d’affronter.

 

Adem sera projeté:
Samedi (28 août) à l’Impérial à 9h00
Samedi (28 août) au Théâtre Maisonneuve à 19h00