Des murmures ont précédé la présentation à Venise du premier film réalisé par le comédien Casey Affleck, I'm Still Here, portant sur la descente aux enfers du beau-frère du cinéaste, Joaquin Phoenix, acteur devenu chanteur de hip-hop. S'agit-il vraiment d'un pur documentaire ou plutôt d'un film reposant sur un scénario?

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Lundi à la Mostra, où le film a été présenté hors compétition, Affleck a dit vouloir laisser la réponse au public, préférant éviter d'influencer sa perception.

Le film est truffé de passages sombres impliquant Phoenix, dont la décision de quitter le cinéma pour entreprendre une carrière musicale a fait les choux gras des animateurs des émissions télévisées de fin de soirée.

Dans une scène, Phoenix parle de l'ironie de se retrouver dans un film portant sur sa vie, alors qu'il cherche à quitter l'industrie du cinéma. Le film permet de voir Phoenix prendre part à sa dernière conférence de presse à titre d'acteur, lors de laquelle il affirme «détester» le métier de comédien.

«Je crois que chacun finit à un certain moment par détester son travail et les gens qui l'entourent», dit-il dès le début du film pour expliquer pourquoi il souhaite changer de carrière malgré son talent et son immense succès, incluant une mise en nomination aux Oscars pour son interprétation de Johnny Cash dans Walk The Line.

Par la suite, le film montre Phoenix en train de sombrer toujours plus bas. Il y a de la drogue, des propos orduriers, la recherche de relations sexuelles en ligne, une rencontre avec une prostituée et même une scène lors de laquelle le chanteur agresse un spectateur lors de son propre spectacle.

Le film comporte par ailleurs des séquences montrant des vedettes du secteur du divertissement comme Ben Stiller et Sean «Diddy» Combs. Parce qu'il serait difficile de filmer Combs and Stiller sans leur consentement, certains soupçonnent que le film a été scénarisé, du moins en partie.