L’auteure-compositrice-interprète Ariane Moffatt pouvait se dire mission accomplie plus tôt aujourd’hui lorsque La Presse l’a rencontrée au Festival international du film francophone (FIFF) de Namur.

Invitée à siéger sur le jury des courts métrages et des vidéoclips, la musicienne venait à peine de terminer un marathon musclé de quatre jours où elle et ses collègues (quatre réalisateurs et un acteur) de la Francophonie ont visionné quelques dizaines de films et de clips dans les salles de cinéma de la vieille ville.

«Nous avons délibéré. On a terminé. Nos choix sont remis», raconte-t-elle, satisfaite.

Le jury devait choisir les meilleurs courts métrages internationaux, les meilleurs courts métrages nationaux (belges) et les meilleurs vidéoclips.

À sa première expérience dans le domaine du jury cinématographique, Ariane Moffat croit que c’est le concours touchant les vidéoclips qui lui a valu une invitation.

«Je crois que c’était intéressant pour les organisateurs d’avoir une musicienne, dit-elle. Ils tenaient aussi, je crois, à inviter quelqu’un de l’extérieur du milieu du cinéma afin d’avoir un regard différent. Je me suis dit : pourquoi pas ! C’est une opportunité en or d’exercer mon sens critique et de voir des courts métrages.»

Rappelons d’ailleurs qu’un autre musicien et chanteur (et acteur) Robert Charlebois a déjà été président du jury des longs métrages à la 17e édition du FIFF, en 2002.

Cela dit, Ariane Moffatt a adoré son expérience. Elle en ressort avec un nouveau bagage. «Les membres du jury se sont super bien entendus. J’ai rencontré des gens formidables et nous étions un peu nostalgiques de nous quitter plus tôt aujourd’hui», évoque-t-elle.

Outre la chanteuse québécoise, les jurés du court métrage était les réalisateurs belges Vincent Patar et Stéphane Aubier, le réalisateur français Edouard Deluc, la réalisatrice franco-sénégalaise Dyanna Gaye et le comédien belge François Vincentelli.

Lorsqu’on lui demande si le fait d’être confrontée à un travail de jurée s’est traduit par le développement (très rapide) de mécanismes d’analyses et d’un sens critique, la chanteuse opine avec un large sourire. «Un jury, c’est une entité, expose-t-elle. J’ai trouvé super stimulant d’avoir à sortir mon instinct, à prendre parole et avoir confiance à mon regard. Et être aussi à l’écoute des autres. C’est une expérience riche pour moi.»

Les noms des vainqueurs seront connus vendredi, au gala de fermeture.

«Je repars inspirée et avec une piqûre du cinéma renouvelée. Je pense que je ne regarderai plus les films de la même façon», conclut-elle en riant.

Beatlemania à Shanghai

Au cours de l’été, Ariane Moffatt a passé tout le mois d’août en Chine dont une semaine à l’Exposition universelle de Shanghai où elle a chanté au pavillon du Canada. Une expérience hors du commun. «J’ai connu une espèce de Beatlemania. Ça avait quelque chose de surréaliste», raconte-t-elle, encore enchantée.

À son premier spectacle, elle a joué ses chansons en se demandant comment elle pouvait entrer en communication avec le public, tout de même nombreux. «Je jouais, je n’ai pas trop parlé. Le spectacle a été correct. Mais le lendemain, j’avais deux shows à faire un après l’autre. Je me suis dit : je vais vraiment faire comme s’ils me comprenaient. Je me suis donc mis à parler aux gens en anglais. Je suis davantage entrée en contact avec eux. Et cela a comme débloqué une frénésie. Les gens dansaient, d’autres étaient juchés sur les épaules d’un ami. Je leur faisais des signes en forme de cœur (elle forme un cœur avec ses doigts). Des choses très simples qui ont permis de créer un pont. Après, les gens étaient nombreux à me demander des autographes. Je me suis dit (en riant) : est-ce que je vais faire carrière en Chine ?»

Chose certaine, c’était une belle façon pour Ariane Moffat de mettre un point final à sa tournée Tous les sens qui a fait le tour du Québec et de l’Europe.

Les coûts de ce reportage sont défrayés par le FIFF.