Le président de la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC), François Macerola, reconnaît que le Québec enregistre un déficit de salles de cinéma d’auteur et affirme qu’un de ses objectifs est d’en voir le nombre augmenter.

«Récemment, j’ai vu le film Trois temps après la mort d’Anna (de Catherine Martin). J’ai trouvé que c’était un grand film, dit-il. Or, il est sorti dans les salles conventionnelles et n’a pas fait beaucoup de revenus (autour de 50 000 $). On me dit que s’il y avait eu des salles dédiées au cinéma Parallèle, ce film-là aurait pu faire trois ou quatre semaines supplémentaires à l’affiche. C’est mon but: faire en sorte que tous les films puissent trouver leur public.»

M. Macerola a fait ces déclarations au cours d’une longue entrevue accordée à La Presse et Cyberpresse cette semaine à Namur où se tient le 25e Festival international du film francophone. Accompagné du commissaire européen de la SODEC, Christian Verbert, M. Macerola est à Namur pour représenter le cinéma québécois (20 films du Québec sont inscrits à la programmation du festival qui en compte près de 150) et pour des rencontres de travail.

Rumeurs et humeurs

Récemment, La Presse a publié plusieurs articles sur la survie du cinéma Parallèle. Le plus récent, paru le 24 septembre dernier, indiquait que la SODEC avait un plan de sauvetage de 7,2 millions $. Ce plan comprendrait l’acquisition des trois salles de l’eXcentris où le Parallèle loge actuellement.

Questionné à ce sujet, M. Macerola a refusé de se commettre. «Je veux m’asseoir avec les partenaires et discuter avec eux, répond-il. Pour l’instant, toutes sortes de rumeurs existent, certaines au-delà de la réalité du projet. Ce ne sont pas les rumeurs qui m’intéressent. Ce qui m’intéresse, c’est d’essayer de trouver une solution qui va permettre au cinéma Parallèle de survivre et de mettre sur pied un centre de la cinématographie parallèle important.

En d’autres mots, il faut avoir plus de salles? «Si vous parlez à certains distributeurs, ils vous diront qu’ils ont plusieurs de leurs films de nature parallèle ou d’auteur qui perdent une ou deux semaines de box-office parce que l’eXcentris est moins disponible. Ces films-là ont le droit de vivre», répond le président de la SODEC.

Lorsqu’on lui demande s’il est agacé par les innombrables allusions à l’ouverture du centre de cinéma Bell LightBox à Toronto, François Macerola répond par la négative.

«C’est ça, la réalité de Toronto, dit-il. Nous, on a fait la salle de l’OSM qui a coûté 225 millions. J’ai déjà écrit une lettre ouverte dans Le Devoir disant qu’à Toronto, ce sont les infrastructures et qu’à Montréal, c’était le contenu. Je persiste et je signe. Il n’en demeure pas moins qu’on pourrait se permettre d’avoir des infrastructures un peu plus grandioses que ce que nous avons maintenant.»

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Les coûts de ce voyage sont assumés par le FIFF.