Nos suggestions de films à voir au Festival du nouveau cinéma le lundi 18 octobre 2010.

> Mardi, après Noël, Radu Muntean

Bayard d'Or du meilleur long métrage au récent festival de Namur, Mardi, après Noël raconte avec originalité l'histoire d'un couple au bord de la rupture. Aucun couple ne vit une rupture de la même façon. Ici, on est à mille lieues des formats classiques, voire caricaturaux. Dans une Roumanie en voie d'occidentalisation, Paul Hanganu (Mimi Branescu) est un banquier menant une belle vie avec sa conjointe Adriana (Mirela Oprisor) et leur fille de 8 ans. En parallèle, il entretient une liaison avec Raluca (Maria Popistasu), dentiste de la famille. Fait de looooonnnnngs plans-séquences, dont une scène chez la dentiste qui est une pièce d'anthologie, le film se cherche dans son premier tiers. Mais lorsque Paul passe aux aveux, l'histoire se déploie dans une formidable confrontation entre ce dernier et sa femme. Lente, méticuleuse, chirurgicale, la rupture entre Paul et Adriana est consommée avec un mélange de politesse et de pression contenue. Noël arrive et le couple établit une trêve non écrite pour sauver les apparences devant sa fille et les membres de la famille. Un superbe exercice duquel on ressort ému.

Aujourd'hui à 15 h 30 au Quartier latin; mercredi à 17 h au Cinéma Impérial.

> Sauvage, Guillaume Sylvestre

La complexité du dossier autochtone commande de nombreux éclairages. C'est la principale qualité de ce documentaire. Suivant le parcours quotidien de quelques Amérindiens de différentes communautés, Sauvage propose d'aller à la rencontre de gens qui veulent réussir sans verser dans l'autoflagellation et le misérabilisme. Le jugement porté est parfois si sévère qu'on en vient à se demander s'il ne servira pas à alimenter certains discours de droite (des Amérindiens qui en critiquent d'autres; quelle aubaine!). Mais Sauvage n'évacue pas pour autant les maux, les problèmes, les questionnements et les revendications propres à ces communautés. On parle aussi de suicides, de drogues, de territoires, de relations avec les Blancs. En dépit de quelques entourloupettes hop-la-vie et d'un traitement esthétique plutôt ordinaire, ce film apporte une bonne dose de fraîcheur sur certaines réalités autochtones et alimente une nécessaire réflexion sur une grande question non résolue.

Ce soir à 19 h au Cinéma Impérial; le samedi 23 octobre à 17 h 30 à l'eXcentris (salle Fellini).