L'actrice américaine, Angelina Jolie, a obtenu lundi une nouvelle permission de tournage de son film en Bosnie, après l'annulation la semaine dernière d'une autorisation initiale par les autorités locales, a-t-on appris auprès de son coproducteur bosnien.

«On vient d'obtenir une nouvelle permission de tournage. On pourra enfin reprendre les travaux de préparation et tourner dans les délais prévus et dans les endroits qu'on a choisis», dans la région de Sarajevo et en Bosnie centrale, a déclaré à l'AFP le coproducteur exécutif du film, Edin Sarkic.

Il a précisé que le tournage de séquences du film en Bosnie devrait commencer vers le 10 novembre et se poursuivre pendant une quinzaine de jours.

Le ministère de la Culture de la Fédération croato-musulmane (l'une des deux entités de Bosnie) avait annulé mercredi la permission de tournage en Bosnie du film de la vedette américaine, qu'elle-même met en scène, sans y interpréter un rôle.

Le tournage du film, qui porte, selon son synopsis, sur une histoire d'amour entre un Serbe et une Musulmane au début de la guerre de Bosnie (1992-95) et l'influence du conflit sur leur relation, a commencé en octobre en Hongrie.

Les autorités bosniennes avaient agi la semaine dernière à la demande d'une association locale, Les femmes victimes de la guerre, agacée par une interprétation du scénario faite par la presse locale qui évoquait une histoire d'amour entre une Musulmane violée pendant la guerre et son bourreau, un militaire serbe.

Le ministère avait demandé au coproducteur bosnien de lui remettre le scénario du film, avant de lui délivrer une nouvelle permission de tournage.

L'annulation de la permission avait provoqué un tollé dans les milieux du cinéma dans le pays, la réalisatrice bosnienne Jasmila Zbanic, dont le film Grbavica a remporté l'Ours d'Or à la Berlinale de 2006, ayant dénoncé quant à elle un acte «primitif et totalitaire» des autorités.

Dans un message adressé à l'association des femmes victimes de viols pendant la guerre, Angelina Jolie a demandé à rencontrer ses membres pour «clarifier les malentendus».