Le succès obtenu en 2009 par De père en flic, Dédé à travers les brumes, Polytechnique ou encore 1981 est en grande partie attribuable aux cinéphiles qui fréquentent les salles situées à l'extérieur de Montréal. La preuve: 70 % de l'assistance aux films québécois habite en région, en dehors de la métropole et de la Vieille Capitale.

Le cinéma québécois attire davantage les foules en région qu'à Montréal, selon les données publiées hier par l'Observatoire de la culture et des communications du Québec (OCCQ) et de l'Institut de la statistique du Québec. Au cours de la dernière année, l'ensemble des longs métrages québécois diffusés sur les écrans n'ont attiré que 7 % de l'assistance dans la région métropolitaine, alors que dans des régions comme la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, cette proportion a atteint 28,1 %, suivie du Bas-Saint-Laurent (23,9 %) et de l'Abitibi-Témiscamingue (21,5 %). Pour les cinéphiles de ces trois endroits, une sortie au cinéma sur quatre est consacrée au visionnement d'un long métrage réalisé dans la Belle Province.

Or, contrairement à la croyance populaire, en proportion, les cinémas en région n'inscrivent pas davantage de titres québécois à leur programmation que les salles montréalaises, précise Martin Tétu, chargé de projet à l'Observatoire de la culture. Il souligne du coup que l'OCCQ n'avait jamais fait auparavant de comparatif entre les parts de marché recueillies par les films québécois à Montréal et dans le reste de la province. Mais comment expliquer cet engouement des gens vivant à l'extérieur de la métropole pour le septième art d'ici? «L'offre globale de films est plus grande à Montréal qu'en région», répond Pascale Dubé, porte-parole de Cinéac, la firme qui compile les entrées de cinéma au Québec. Selon elle, dans les complexes cinématographiques à l'extérieur des grands centres, les longs métrages d'ici sont moins noyés dans une mare de films américains ou étrangers.

Augmentation de l'assistance

Par ailleurs, le nombre de personnes qui fréquentent les salles de cinéma a augmenté en 2009 par rapport à 2008. L'assistance a bondi de 12,5 %, ce qui signifie une hausse de 2,8 millions de spectateurs pour un total de 25,4 millions de billets vendus. «Il s'agit de la première hausse de l'assistance depuis le sommet de 2002 et du plus grand nombre de spectateurs depuis 2006 au Québec», indique le rapport de l'OCCQ.

Conséquemment, si davantage de spectateurs prennent place dans les salles, les recettes au guichet ont aussi augmenté. Suivant la tendance mondiale, elles ont atteint un niveau record dans la province, passant de 162 millions en 2008 à 186 millions l'an dernier. Cette hausse est également attribuable à la sortie de nombreux films en 3D, comme Avatar. Généralement, le coût d'entrée pour visionner ce type de long métrage est 30 % plus élevé que le prix d'un billet pour un film comme J'ai tué ma mère, par exemple.

D'ailleurs, selon les données recueillies, 39 % des cinémas et 13 % des écrans sont maintenant équipés de projecteurs numériques permettant de présenter des films en trois dimensions.