Nos journalistes vous conseillent les films à ne pas manquer au festival du nouveau cinéma ce week-end.
Submarino, de Thomas Vinterberg
Le cadre dans lequel se déroule le récit de Submarino est peut-être un peu policé, mais les émotions qui en émanent n’en sont pas moins très brutes. Réalisé par le Danois Thomas Vinterberg, dont les films les plus connus restent Festen et Dear Wendy, Submarino relate le parcours de deux frères aux prises avec de graves problèmes de toxicomanie. L’un est un ex-détenu alcoolique jamais remis du départ de celle qu’il aimait; l’autre est un héroïnomane qui, seul, tente d’élever un jeune garçon. Le regard sur l’enfance fait d’ailleurs le prix de ce film. Et le rend d’autant plus émouvant. Ce film a été présenté en compétition officielle au Festival de Berlin plus tôt cette année.
– Marc-André Lussier
Aujourd’hui à 17h au Cinéma Impérial ; demain 21h15 à eXcentris.
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Uncle Boomee who can recall past lives, de Apichatpong Weerasethakul
De la même manière qu’il l’avait fait avec ses films précédents, Tropical Malady et Syndromes and a Century, le cinéaste thaïlandais Apichatpong Weerasethakul, nouvel enfant chéri du circuit des festivals, nous offre ici une proposition exigeante. À prendre ou à laisser. Avec des élans poétiques, un questionnement sur la spiritualité, un parti pris où les esprits sont évoqués avec des accessoires de pacotille. Oui, une vraie proposition. Radicale. Qui séduira ceux qui choisiront de se laisser gagner. Film lauréat de la Palme d’or du Festival de Cannes, Uncle Boonmee n’est présenté qu’une seule fois dans le cadre du FNC, sur le plus bel écran de la ville. La frange la plus pointue du milieu de la cinéphilie montréalaise retient son souffle.
– Marc-André Lussier
Demain 19h15 au Cinéma Impérial.
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Le coeur d'Auschwitz, de Carl Leblanc
Tout a été dit, écrit, vu et entendu sur Auschwitz, diront certains. Erreur! Allez voir ce documentaire splendide duquel on garde un mot qui ne colle généralement pas au camp de concentration polonais : espoir. Fania Feiner a 20 ans en ce 12 décembre 1944 lorsque 12 femmes qui, comme elle, travaillent à l’usine d’armement du camp lui offrent un tout petit cœur fait de feuilles repliées dans lequel elles ont inscrit des vœux. Aujourd’hui exposé au Musée de l’Holocauste de Montréal, cet objet minuscule a une histoire gigantesque. Le documentariste Carl Leblanc a remonté celle-ci, réussissant à retrouver plusieurs des signataires qui témoignent de leur passage à Auschwitz et de cette journée mémorable. Une réserve : la tendance à surdramatiser avec une trame sonore lourde et des plans rapprochés racoleurs. Mais passons. On souhaite une longue carrière à ce documentaire (et ce travail d’enquête) exceptionnel.
– André Duchesne
Demain à 19h à l’eXcentris