Rachel McAdams, Harrison Ford et Diane Keaton sont les têtes d'affiche de Morning Glory, une franche comédie ayant pour cadre les coulisses d'une émission du matin.

Dure époque pour les grands réseaux de télévision américains. La fragmentation de l'auditoire et la multiplication des chaînes d'information continue ont fait en sorte que leur rôle a été réduit de beaucoup dans le domaine de l'information. Au point même où les producteurs d'émissions relevant du service de nouvelles ne reculent désormais devant aucune bassesse pour tenter de trouver des formules visant à retenir le spectateur devant son écran.

«On ne peut blâmer tous les médias, déclarait Harrison Ford lors d'une conférence de presse tenue à New York dimanche. Avec l'arrivée de toutes les chaînes spécialisées, les émissions d'infos des grands réseaux se sont transformées en magazines. Or, c'est à nous, citoyens, de réclamer une information de qualité afin d'être au courant de ce qui se passe dans le monde. Il en va de notre responsabilité. Personnellement, j'écoute davantage les nouvelles à la radio. N'ayant pas le support de l'image, le reporter est obligé de raconter son histoire plutôt que de l'illustrer!»

Un contre-emploi

Dans Morning Glory, à l'affiche dès aujourd'hui, le célèbre interprète d'Indiana Jones prête ses traits à Mike Pomeroy, une légende du domaine de l'info, adepte d'une approche traditionnelle et rigoureuse. À cause d'une clause contractuelle, le vieux loup est pourtant obligé d'accepter la proposition de Becky Fuller (Rachel McAdams), la toute nouvelle productrice de l'émission du matin. Cette dernière a en effet pensé à lui pour tenter de revamper une émission qui végète dans les bas-fonds des cotes d'écoute. Le contre-emploi est énorme. Un peu comme si Bernard Derome se retrouvait du jour au lendemain à la barre de l'émission du matin à V...

Bougon de nature, de commerce très désagréable, Pomeroy doit sur place faire équipe avec Colleen Peck (Diane Keaton), une diva comptant des années d'expérience. Contrairement à Mike, l'animatrice a su s'ajuster aux nouveaux modes de fonctionnement de ce type d'émissions.

«Physiquement, je me suis beaucoup inspirée de Diane Sawyer, explique Diane Keaton. Quand on est une femme aussi belle que Diane, il faut vraiment qu'on fasse de son look une grande priorité. Pour l'attitude du personnage, j'ai pensé à Kelly Ripa. Il n'y a rien de facile dans le métier que ces gens exercent. Je ne pourrais personnellement jamais faire ce qu'elles font. J'ai une admiration sans borne pour elles, et aussi pour tous ces animateurs du matin dont les cotes d'écoute ne sont pas bonnes. Même si on est un loser, on fait preuve de génie!»

«De mon côté, je ne me suis inspiré de personne, souligne Harrison Ford. Le scénario était déjà tellement bien écrit que j'ai tout simplement tenté de reproduire le personnage le plus fidèlement possible.»

De Broadcast News à Murphy Brown, du Mary Tyler Moore Show à 30 Rock, le milieu de la télévision a souvent servi de cadre à la comédie. Pour le réalisateur britannique Roger Michell, à qui l'on doit notamment Notting Hill, les questions éthiques auxquelles faisaient écho un film comme Broadcast News il y a plus de 20 ans ne se posent même plus.

«Il est clair que l'info-spectacle a gagné sur tous les fronts, soutient-il. Cela dit, les journaux utilisent la formule du magazine depuis toujours - des rubriques dans tous les domaines - et personne ne leur a jamais reproché.»

Une nouvelle star?

Si le succès est au rendez-vous, Morning Glory pourrait bien faire une star de Rachel McAdams. Révélée par Mean Girls et The Notebook, l'actrice canadienne porte le film sur ses épaules. Le récit (écrit par la scénariste de The Devil Wears Prada, Aline Brosh McKenna) s'attarde en effet à décrire le parcours professionnel et personnel d'une jeune productrice tentant de faire sa marque dans le monde de la télévision. Roger Michell a pourtant dû beaucoup insister auprès de l'actrice afin de la convaincre de participer à l'aventure.

«J'ai tenté de persuader Roger d'abandonner cette idée à quelques reprises, concède la vedette du film. Fort heureusement, il ne m'a pas écoutée! J'étais très hésitante, très nerveuse au départ car je ne me considère pas du tout comme une actrice comique. Mais Roger a trouvé le moyen de me faire jouer de façon instinctive, sans trop réfléchir. Je lui en suis très reconnaissante.»

Diane Keaton, joyau d'une distribution dans laquelle on retrouve aussi Jeff Goldblum et Patrick Wilson, apprécie par ailleurs la nature de l'histoire d'amitié figurant au coeur du récit.

«C'est le plus bel aspect de ce film à mon avis, dit-elle. Ce thème n'est pas très souvent exploité à Hollywood, surtout quand une histoire met en scène un homme d'âge mûr et une jeune femme. Mais là, une véritable amitié naît entre Becky et Mike sans que celle-ci ne débouche obligatoirement sur autre chose. Je trouve cela très beau.»

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Morning Glory (La gloire des ondes en version française) prend l'affiche aujourd'hui. Les frais de voyage ont été payés par Paramount Pictures.