David Heyman ne le cache pas: quand l'idée de faire deux films à partir de Harry Potter et les reliques de la mort lui a été présentée, il a pensé que ce n'était pas la chose à faire.

C'est quand le scénariste Steve Kloves, le réalisateur David Yates et lui-même ont commencé à examiner le roman afin de «trouver» le long métrage qu'il recelait que le producteur et ses partenaires sont venus à la conclusion qu'en effet, un seul film ne suffirait pas «pour rendre justice au livre et à la conclusion de la saga».

«Les premiers films, explique David Heyman, étaient des traductions littérales. Mais les romans sont devenus plus longs, plus complexes et Alfonso Cuaron a eu l'idée, pour Le prisonnier d'Azkaban, de raconter l'histoire selon le point de vue de Harry. Ce qui nous permettait de couper beaucoup de choses.» Or, dans Les reliques de la mort, Harry et son point de vue sont partout. «Et tellement de choses sont bouclées! En les enlevant, l'histoire perd son sens et sa logique.»

Deux films, donc. Le second sortira le 15 juillet, et l'action y sera au rendez-vous. Le premier tient davantage du road-movie. «Mais beaucoup de choses surviennent aussi», souligne le producteur qui aime que, dans ces voyages au sein de la nature, loin de Poudlard, des robes de magiciens et des baguettes magiques, le monde de Harry Potter prenne des couleurs plus réalistes. «Et la magie, quand elle survient, ne devient que plus magique.»

Trouver l'endroit où faire une pause, il l'admet, n'a pas été facile. «Nous avons finalement opté pour une scène qui est très émotive et laisse dans l'attente de la suite, plus que sur un grand moment d'action.» N'en disons pas plus...

Enfin, il y a eu la rumeur du 3D. La première partie des Reliques de la mort n'utilisera finalement pas cette technologie: «Nous n'avions pas assez de temps pour faire une bonne conversion. Mais la deuxième partie, oui, sera en 3D. Nous avons le temps nécessaire, la technologie évolue rapidement et nous permettra de faire du bon travail.»

David Heyman est donc resté sur ses positions, au risque de faire grincer des dents au sein du studio - après tout, 3D est synonyme de box-office plus important. Sauf qu'il s'est laissé convaincre de produire deux films au lieu d'un seul avec le dernier tome de la saga. Et les gens ont alors souri entre les murs du studio. Mais, assure-t-il, dans le dossier Potter, sa motivation est ailleurs. Elle est dans la fidélité à l'oeuvre de J. K. Rowling et dans la satisfaction des fans - dont il fait partie.

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