Le 12 juin, Daniel Radcliffe, Emma Watson et Rupert Grint ont tourné leur dernière scène en tant que Harry, Hermione et Ron. Des personnages qui les ont habités pendant les 10 dernières années. Soit la moitié de leur vie. Même si la deuxième partie d'Harry Potter et les reliques de la mort ne nous arrivera qu'en juillet, elle est tournée et l'heure des bilans sonne déjà pour les trois jeunes acteurs. Regards en arrière et en avant.

Ce jour-là, ils ont pleuré. Eux. Tous. Ceux que l'on voit à l'écran. Ceux qui les ont mis à l'écran. C'était le 12 juin et David Yates venait de crier «Coupez!» Ce n'est pas que la scène, qu'ils ont coupée. C'est le cordon ombilical qui les relie depuis 10 ans à l'oeuvre de J.K. Rowling. Daniel Radcliffe, Emma Watson et Rupert Grint allaient faire leurs adieux définitifs à Harry Potter, Hermione Granger et Ron Weasley, qu'ils ont passé la moitié de leur vie à incarner.

«J'ai pleuré pendant deux heures. Mais quatre heures plus tard, j'étais dans un avion, j'allais tourner The Woman in Black», a raconté Daniel Radcliffe lors de rencontres de presse organisées à l'hôtel Claridges, à Londres. Le comédien, qui a maintenant 21 ans, n'a pas attendu la fin de la saga pour se lancer de nouveaux défis: en 2007, il a joué nu sur une scène londonienne dans une reprise d'Equus. Il est présentement en tournage du thriller gothique de James Watkins et, dès février, il sera sur Broadway, dans How to Succeed in Business Without Really Trying. «Chanter n'est pas un problème pour moi. Danser, c'est autre chose. Je m'entraîne neuf heures par jour. Si c'est un désastre, ce ne sera pas faute d'avoir essayé.»

Emma Watson, qui a pleuré elle aussi, ne sait plus que répondre à cette question: «Comment te sens-tu?» «Ça fait un million de fois qu'on me demande ça et donner une réponse ne devient pas plus facile: je suis encore en train d'essayer de comprendre. Il y a des jours où je me sens soulagée, il y a des jours où je me sens très triste, il y a des jours où je suis très excitée parce que... Vous savez, la moitié de ma vie a tourné autour de Harry Potter. Il y a eu des moments où j'avais envie de faire autre chose. Bref, je balance entre différentes émotions», a expliqué celle qui vient de commencer sa deuxième année en histoire à l'Université Brown, aux États-Unis. Un déménagement outre-Atlantique dont elle avait besoin: «Il me fallait un nouveau départ. Être au loin me donne l'impression de pouvoir respirer plus librement.»

Quant à Rupert Grint, ses projets sont sous le signe du cinéma. Devant, pas derrière, «en tout cas, pas avant 10 ans», rigole-t-il. Déjà en boîte, Eddie the Eagle, où il incarne le premier sauteur à skis anglais à avoir participé aux Jeux olympiques d'hiver. Ensuite? «Beaucoup de projets, mais rien n'est encore signé et ce n'est pas plus mal comme ça: j'ai vraiment besoin d'une pause, ça fait trois ans que je n'ai pas eu de vacances.»

Fierté

C'est toutefois avec fierté que le trio regarde Les reliques de la mort. «Les personnages sont présentés de façon plus complexe et le fait que nous soyons tous les trois, seuls, loin de Poudlard, dans la nature, donne au film un aspect plus réaliste», note Daniel Radcliffe, dont le succès n'a jamais fait enfler la tête: «Toute la folie autour de moi, ce n'est pas parce que c'est... moi. Quelqu'un d'autre aurait eu le rôle de Harry, ç'aurait été la même chose autour de lui. Je me considère donc simplement comme quelqu'un de très, très chanceux.»

«Ce dernier film m'a vraiment donné confiance en moi», constate Emme Watson, qui aimerait bien «tourner un film par année» et qui, dans l'ouverture de celui-ci, doit dire adieux à ses parents - du moins, à ceux d'Hermione. «Je ne veux pas être trop lourde, mais je me suis servie du fait que mes parents ont divorcé pour aller chercher l'émotion nécessaire. C'était vraiment bizarre d'être dans cette pièce, avec toutes ces vraies photos de moi, enfant, entourant ces «faux» parents.»

Bizarre aussi, pour elle comme pour Rupert Grint, que de jouer dans un autre registre sentimental: la relation de Hermione et de Ron n'est plus, ici, simplement amicale. Il y a de l'amour - et de la jalousie - dans l'air. «Emma, Daniel et moi, nous avons grandi ensemble! rigole le comédien. Nous sommes comme frères et soeur. Alors, non, on n'avait pas hâte de s'embrasser: ça ne semblait pas naturel.»

Heureusement, ils ont à présent 10 ans d'expérience. Et une des choses qui sautent aux yeux dans Les reliques de la mort, c'est qu'ils sont devenus des acteurs. Le naturel, ils savent le jouer quand il ne vient pas... naturellement.

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Harry Potter and the Deathly Hallows - Part 1 (Harry Potter et les reliques de la mort - 1re partie) prend l'affiche demain. Les frais de voyage ont été payés par Warner Bros Pictures.