David La Haye a un nouveau premier rôle depuis quelques années: celui d'homme d'affaires. À la tête d'Aviva Communications, il sillonne la planète à la recherche de projets de production et de maillages avec Hollywood. La Presse l'a joint à Los Angeles.

Un projet de documentaire sur Raôul Duguay, un autre sur des enfants maltraités en Asie du Sud-Est, un film sur la culture punk-rock dont l'histoire se passe à NDG, des fictions, des publicités, des vidéoclips, alouette.

David La Haye, plus producteur que comédien depuis sept ans, poursuit sur une lancée folle qui l'entraîne bien loin de Montréal de trois à cinq mois par année. À Los Angeles d'abord - «La Mecque du cinéma international» -, mais aussi à Paris, à Londres et un peu partout en Asie où ses démarches de défricheur et de découvreur de talents se poursuivent.

La Haye est à la tête d'Aviva Communications, petite boîte de production à plusieurs têtes dont la sixième et toute nouvelle branche, Aviva Primadonna, se définit comme une agence de casting pour réalisateurs et scénaristes de talent.

«On veut faire le pont entre des talents que nous connaissons dans toutes les capitales du monde et Los Angeles. Car c'est ici que tout converge, dit-il de la Ville des anges qui, visiblement, lui donne des ailes. Nous essayons de cibler tous les talents haut de gamme qui se profilent.»

Aviva a entre autres l'intention de travailler avec l'auteur Jean Barbe pour scénariser un film portant sur le pouvoir absolu. «J'adore son talent, dit La Haye qui demeure volontairement flou sur les détails du projet. C'est un écrivain hallucinant. À l'hebdomadaire Voir, je le percevais comme un humaniste, un gars sensible qui porte un regard intéressant sur les gens.»

Documentaires et fictions

Comme annoncé dans nos pages hier, Aviva travaille à un projet de documentaire consacré à Raôul Duguay. C'est le cinéaste Yves Langlois qui en sera le réalisateur. Radio-Canada devrait en être le diffuseur si le projet franchit l'étape de la production.

Aviva a aussi un autre projet de documentaire avec la réalisatrice Hélène Choquette (Les enfants de Tchernobyl) sur un sujet méconnu : les enfants-coqs.

«Une fois par année, des familles birmanes et thaïlandaises se rencontrent et amènent leurs enfants qui se battent jusqu'au sang», indique George Amar, coordonnateur du service des documentaires de Radio-Canada, qui a donné son aval à la création du projet.

Autre production québécoise à laquelle travaille Aviva: The Beat, Surrender du réalisateur Philippe Spurrell (The Descendant). «L'histoire est celle d'un triangle amoureux au moment de la naissance de la musique punk-rock dans les années 80, dit La Haye. Deux frères tombent amoureux de la même femme. L'un d'eux évolue sur la scène punk-rock alors que l'autre rallie les skinheads. C'est un film urbain, très eighties et axé sur les jeunes», s'enthousiasme le comédien et producteur. À noter que l'histoire se déroule à Notre-Dame-de-Grâce.

Scénariste américain

Du côté américain, David La Haye a l'intention de travailler avec le scénariste et comédien James Ponsoldt pour le tournage d'un film intitulé Refresh, Refresh.

«J'ai trouvé des fonds pour que le film se réalise. Nous en serions les coproducteurs, ajoute-t-il. Ponsoldt est un jeune talent qui reçoit l'aide du Sundance Lab, organisme qui donne des fonds pour l'écriture scénaristique.»

Basé sur une nouvelle qui a par la suite été gonflée en une longue bande dessinée, Refresh, Refresh raconte l'histoire de deux garçons de l'Oregon qui voient leur vie chamboulée par la guerre en Irak.

«Le scénario est super bon, s'enthousiasme le producteur. Nous sommes très excités par ce projet et prévoyons faire la préproduction en août et septembre 2011. Le tournage aurait lieu en novembre et décembre 2011. On s'en va vers cela: la production de films avec des stars américaines et internationales.»

Après un passage à vide il y a quelques années, alors que sa boîte battait de l'aile, David La Haye voit maintenant l'avenir avec optimisme. Il affirme que, depuis sa fondation, Aviva a participé de près ou de loin à différents projets qui ont récolté 30 prix et 11 nominations.

Pendant qu'il sillonne la planète, son associé Philippe Chabot et la directrice générale Louise Mercier dirigent les affaires de Montréal avec quelques employés. L'équipe rêve maintenant d'ouvrir une succursale à Los Angeles.

La Haye aura-t-il, à travers toutes ces activités, du temps à consacrer au jeu? «La boîte roule. On a fini de la structurer. Maintenant qu'elle est plus solide, j'ai des offres d'acting que je pourrai accepter», assure-t-il.

Avis aux intéressés!