Depuis la création du Bureau du cinéma et de la télévision Argenteuil-Laurentides (BCTAL), en 1997, plus de 200 tournages ont été réalisés dans cette région, générant des dépenses de production de 58 millions. Un succès qui a débuté, nous explique le commissaire du BCTAL, Dany Brassard, grâce à l'ex-critique de cinéma de La Presse Luc Perreault.

Bienvenue dans le Hollywood du Nord! La région Argenteuil-Laurentides arrive au second rang pour les tournages de films, de pubs et de téléséries au Québec, après la région de Montréal. Cette année, plus d'une vingtaine de tournages y ont été réalisés pour des dépenses de production de 58 millions et des retombées économiques de 120 millions.

Lance et compte, le film de Frédéric D'Amours réalisé à partir d'un scénario de Réjean Tremblay, a notamment été créé dans les Laurentides, au centre d'essais et de recherche PMG, situé à Blainville.

«On a loué notre piste à l'équipe de Lance et compte pour tourner les images de l'accident, dit Gilles Marleau, VP Marketing de PMG Technologies. Le film de Sylvester Stallone, Driven, avait aussi été tourné en partie ici comme le film Québec-Montréal

Des films, il s'en tourne de plus en plus dans les Laurentides. L'année 2010 a commencé par le tournage, de janvier à avril, de Hidden, un triller d'Andrea Marotti, coproduit par le Québec et l'Italie, tourné en 3D sur le site de l'ancienne abbaye d'Oka et qui sortira en 2011. En février, le réalisateur français Claude Miller a fait quelques tours de manivelle à l'ancienne gare de Calumet, à Grenville-sur-la-Rouge, pour Voyez comme ils dansent, un film avec Anne-Marie Cadieux, Normand D'Amours, Yves Jacques et Benoît Brière.

Le même mois, Stéphane Lafleur (Continental, un film sans fusil) a tourné à Mirabel et Prévost des scènes de son deuxième film, En terrains connus, qui met en vedette Fanny Mallette et Francis La Haye. Lafleur avait tourné son premier film à Sainte-Thérèse en 2006.

En mars et en avril, ce fut au tour d'Upside Down: quatre jours de tournage à Harrington, sans Kirsten Dunst et Jim Sturgess, car cela ne concernait que des scènes d'effets spéciaux et de cascades. Ensuite, le film Gerry a été tourné pendant quatre jours à Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson. L'équipe du film avait choisi une maison dans la photothèque du BCTAL qui comporte 65 000 photos de lieux de tournage: des maisons, des paysages, des hôtels, des églises, des routes, des villages, des industries, etc.

En juin, la télésérie Les Parent a posé ses pénates dans la MRC des Pays-d'En-Haut. Puis, en juillet, c'était au tour du téléroman Bienvenue aux dames à Sainte-Scholastique et la série Providence à Oka et Saint-Joseph-du-Lac.

Le réalisateur Richard Roy a ensuite filmé plusieurs scènes de Frisson des collines à Sainte-Scholastique. Puis il y a eu une déferlante de tournages cet automne, avec The Moth Diaries (film d'horreur canadien), la série Being Human, le téléroman Yamaska (TVA), le film américain On the Road, la série britannique Big Foot, Jack of Diamond (un pilote pour une série télévisée) et 19-2 (la télésérie policière de Podz).

«Les 12 derniers mois ont été très actifs, dit Michel Murdoch, président du BCTAL. Nos clients connaissent nos crédits d'impôts de fond en comble. Ils ne viennent que si c'est le meilleur endroit financièrement parlant. On est en compétition avec l'Afrique du Sud, les États-Unis et l'Ouest canadien. Mais au Québec, on a un niveau très élevé de créativité.»

Frénésie de tournages

Cette frénésie de tournages a débuté en 1997 grâce à Marc Carrière, le directeur général de la MRC d'Argenteuil, et Dany Brassard, alors à l'emploi du Centre local de développement d'Argenteuil. «À cette époque, il n'y avait aucune organisation locale pour les tournages», se rappelle Michel Murdoch qui travaille aussi chez Hybride Technologies, une boîte de 3D et d'effets spéciaux de Piedmont.

«Un jour, on était à Cannes, Marc et moi, on avait croisé votre critique de cinéma Luc Perreault et on lui avait dit que c'était grâce à lui qu'on était là, grâce à un de ses articles sur le producteur Jake Eberts», raconte Dany Brassard.

L'article de Luc Perreault dressait le portrait de Jake Eberts qui a produit des films tels que Chariots of Fire, Dances With Wolves ou Black Robe. Il parlait du tournage d'un film produit par Eberts à Harrington à cause de la beauté du site.

«Avec Marc, on est allés voir Luc puis l'ex-commissaire du cinéma à Montréal, André Lafond, qui nous a épaulés et ça a commencé comme ça dans la MRC d'Argenteuil, dit Dany Brassard. La première année, quatre films américains sont arrivés et ensuite ça a débordé sur les Laurentides.»

«C'est devenu un moteur économique pour la région, dit Michel Murdoch. Ça amène des dépenses, de la restauration et des nuitées. Et le Bureau, très dynamique, a le support de toutes les entités régionales.»

À la SODEC, le président François Macerola n'a que de bons mots pour le BCTAL. «Ce bureau est merveilleux, dit-il. On sait qu'il travaille beaucoup avec les Américains mais les services qu'il rend au cinéma québécois sont aussi très importants. Je suis en train de regarder comment on va reconnaître son dévouement d'autant qu'ils ont un budget très réduit.»

Quelques films tournés dans les Laurentides

> The Sum of all Fears (2000), de Phil A. Robinson
> Driven (2001), de Renny Harlin
> Beyond Borders (2003), de Martin Campbell
> Head in the Clouds (2003), de John Duigan
> Terminal (2003), de Steven Spielberg
> Nouvelle-France (2004), de Jean Beaudin
> Continental, un film sans fusil (2006), de Stéphane Lafleur
> Blades of Glory (2007), de Josh Gordon
> L'âge des ténèbres (2007), de Denys Arcand
> Get Smart (2008), de Peter Segal
> De père en flic (2009), d'Émile Gaudreault
> Voyez comme ils dansent (2010), de Claude Miller
> Lance et compte (2010), de Frédéric D'Amours
> Gerry (2010), d'Alain Desrochers