Dan Aykroyd s'entraîne à faire la voix de Yogi Bear depuis un demi-siècle. L'acteur, qui s'est fait connaître grâce à ses imitations de différentes personnalités à l'émission Saturday Night Live, imitait la voix de Yogi alors qu'il n'était qu'un enfant et que le personnage de dessin animé lui apportait du réconfort après de longues journées d'école dans le froid hiver canadien.

Aykroyd prête sa voix au personnage titre du film Yogi Bear, qui prendra l'affiche ce vendredi. Justin Timberlake double son fidèle complice Boo Boo.

Lors d'une récente discussion sur son rôle dans le film, l'acteur de 58 ans a raconté qu'à l'âge de huit ou neuf ans, alors qu'il habitait à Hull, au Québec, il devait quitter la maison à 7 h, vêtu d'un habit de neige, et marcher dans la neige et sur une rivière gelée, jusqu'à son école.

Et il n'était pas au bout de ses peines une fois arrivé à l'école, où il souffrait d'intimidation et devait «enlever ses pantalons et les mettre sur le radiateur devant toutes les filles de la classe parce qu'(il) était gelé». Puis, vers 15 h, il devait refaire le même trajet pour rentrer à la maison.

Sa chaleur, il la trouvait auprès de Yogi Bear, qu'il regardait avec son frère et en cachette de sa mère - qui n'appréciait pas l'émission - à son retour de l'école.

Le réalisateur de Yogi Bear, Eric Brevig, raconte avoir offert le rôle à Aykroyd dès qu'il l'a vu en audition.

«Dan imite Yogi Bear depuis 40 ans, explique le réalisateur. La version de Dan n'est pas identique (à celle du dessin animé des années 1960). Vous ne les entendez pas côte à côte, donc vous ne vous en rendez pas compte. Je ne voulais pas qu'ils imitent les personnages. Je voulais qu'ils deviennent les personnages tels que les gens s'en rappellent, surtout ceux qui ont grandi avec eux.»

Après Yogi Bear, Aykroyd espère retrouver Bill Murray dans un troisième volet de Ghostbusters. L'objectif serait de donner un nouveau souffle à la série avec une distribution plus jeune.

«L'idée est de passer le flambeau à une nouvelle génération, parce que nous sommes infirmes, physiquement», avance Aykroyd.

«Nous ne pouvons plus lever ces sacs comme nous le faisions auparavant. Nous avons besoin de sang frais.»

L'acteur se dit par ailleurs très difficile lorsque vient le temps de choisir les projets sur lesquels il travaille. Bien qu'il admire les nouveaux cinéastes de talent, il n'est pas prêt à tourner dans des films indépendants à petits budgets avec des réalisateurs inconnus. Il ne tourne qu'avec des cinéastes connus qui ont les moyens de le payer.

«Je vais me diriger vers la porte si je n'ai pas le salaire que je mérite ou l'occasion de travailler avec de grandes vedettes, admet-il. Sinon, je ne travaillerai pas comme acteur. Je suis désolé. Mais je n'en suis pas obligé, et pourquoi ne recevrais-je pas ce que le marché est capable de m'offrir? Ce n'est pas un salaire aussi élevé que ce que j'ai déjà reçu, et je me fous de tenir un rôle secondaire. Je suis raisonnable. (...) Mais je ne travaillerai pas pour rien et je ne travaillerai pas pour des inconnus. Je ne peux pas le faire.»