Stephen Dorff voulait obtenir une deuxième chance. Environ dix ans après être devenu une vedette hollywoodienne dans les années 1990, il est quelque peu retourné dans l'ombre, se contentant de rôles mineurs.

Un rôle important de méchant vampire dans Blade, paru en 1998, l'a coincé dans des personnages de vilains, de sorte qu'il s'est mis à recevoir des offres qui ne l'intéressaient tout simplement pas.
Il affirme que c'est son amie, la cinéaste Sofia Coppola, qui a finalement vu en lui quelque chose qui avait échappé à tous les autres. Elle a ainsi créé pour lui «le personnage de rêve» dans Somewhere (Quelque part), une fable sur les relations père-fille.
Selon Dorff, «tous les acteurs attendent qu'un tel rôle se présente à eux». Il raconte avoir longtemps essayé de participer à différents types de films, mais qu'il ne recevait que des offres de vilains.
Tout cela a changé lorsque Coppola lui a offert le rôle de Johnny Marco, une vedette du cinéma sans souci ni responsabilité, qui passe son temps au célèbre Château Marmont de Los Angeles en compagnie de danseuses.
Johnny est forcé de devenir plus responsable lorsqu'il se voit confier la garde de sa fille de 11 ans, Cleo, interprétée par Elle Fanning.
Leur relation se bâtit doucement à travers des scènes méditatives où on les voit déjeuner, jouer à des jeux vidéo ou aller nager.
Dorff affirme que ce sont ces silences qui l'ont attiré vers le rôle.
«Ce sont des performances si crues, sans artifices. Tous les trucs que nous avons, en tant qu'acteurs  -que ce soit du maquillage, un handicap (...) ou des mots ou des monologues-, tout cela est jeté par la fenêtre dans ce film. (Coppola) compte sur moi pour communiquer toutes ces choses avec une réplique bien spécifique ou aucune réplique du tout, aucun accessoire et aucune véritable intrigue», explique Dorff, qui a notamment joué dans The Power of One (Au bout de soi), Backbeat (Cinq garçons dans le vent) et Public Enemies (Ennemis publics).
«Quand j'ai lu le scénario une première fois, je me suis dit: «Wow, elle crée vraiment un film de personnages», ce qui est très excitant, parce qu'il arrive parfois que l'on reçoive un personnage qui est très bien sur papier (...), mais le montage est si rapide que vous perdez le personnage, ce qui est arrivé dans plusieurs des films auxquels j'ai participé», ajoute l'acteur.
À 37 ans, Dorff reçoit aujourd'hui certaines des meilleures critiques de sa carrière. Somewhere a remporté le Lion d'or au Festival de Venise 2010 et a permis à l'acteur d'attirer l'attention comme il ne l'avait pas fait depuis longtemps.
«Depuis que j'ai été choisi pour ce film, il y a eu un gros changement. J'apparais sur la couverture de tous ces magazines, je refuse des offres de films, c'est certainement une situation différente», raconte Dorff, qui tourne actuellement le film fantastique de Tarsem Singh, Immortals.
Somewhere prendra l'affiche le 14 janvier.