Foi de Roger Frappier, il s'en est fallu de peu pour que l'acteur américain Robin Williams accepte de jouer dans la version anglophone du film La grande séduction, qui sera tournée cette année dans un village côtier de Terre-Neuve.

«Robin Williams a lu le scénario. Il l'a aimé, mais il ne pourra pas le faire pour des raisons de conflit d'horaires avec le théâtre. Cela donne une idée à quel niveau on cherche des acteurs», indique le producteur Roger Frappier, dont la boîte, Max Films, produira ce long métrage en partenariat avec Morag Productions, de Terre-Neuve.

D'autres noms? Là-dessus, M. Frappier, qui a produit la version originale de La grande séduction, protège jalousement ses cartes.

«Il va y avoir des Québécois. Il va y avoir des Anglais, des Américains, des Canadiens et des Terre-Neuviens, assure-t-il en entrevue à La Presse. On travaille fort sur le casting. On veut avoir des noms qui vont porter le film au niveau où l'on veut qu'il soit. Il faut que cette version ait la qualité de la version originale, où les acteurs québécois étaient tellement immenses et bons.»

Autre certitude: The Grand Seduction, comme devrait s'appeler cette nouvelle mouture, sera tourné au cours des prochains mois. À l'heure actuelle, Roger Frappier est en vacances. Mais dès son retour, il se consacrera «férocement» au casting de cette comédie dont le réalisateur sera l'Ontarien Michael Dowse. Les mois de mars, avril et mai seront consacrés à la préproduction alors que le tournage aura lieu en juin et juillet.

Doit-on rappeler l'intrigue de cette comédie de Jean-François Pouliot sortie en 2003? Dans le petit village côtier de Sainte-Marie-la-Mauderne, les habitants déploient des moyens aussi ingénieux que racoleurs pour convaincre un médecin de s'y installer pour plusieurs années. De la décision du docteur Christopher Lewis (David Boutin) dépendra l'implantation d'une usine de fabrication de contenants plastifiés.

Campé à Dunflied Cross

Dans la version anglaise, le village deviendra Dunfiled Cross et l'enjeu, un contrat attribué par une grande société pétrolière. Rappelons qu'au cours des dernières années, les redevances sur l'exploitation du pétrole au large des côtes de Terre-Neuve ont permis à cette province d'engranger d'importants revenus.

Amateur de moto, Roger Frappier admet que le choix de l'endroit correspond en partie à son intérêt à sillonner de longues autoroutes sur son deux-roues. Sur un plan plus... cinématographique, il affirme que la province abonde en paysages semblables à ceux de l'Irlande. «Le film va avoir à la fois un esprit européen et un esprit américain. C'est ce qu'on veut lui donner», dit-il.

À l'époque de la sortie du film québécois, une version anglophone avait été lancée sous le titre Seducing Dr. Lewis. Mais il s'agissait de la version originale avec sous-titres anglais. M. Frappier est convaincu qu'on peut aller plus loin avec un remake incluant un nouveau réalisateur, de nouveaux acteurs et un contexte différent.

«Ce film-là n'a pas fait le plein de tout le public qui risque de l'aimer, dit-il. C'était donc important pour moi de lui donner la chance d'être fait à un autre niveau.»